Intrepido - La Doublure

Affiche Intrepido - La Doublure
Réalisé par Gianni Amelio
Pays de production Italie
Année 2013
Durée
Genre Comédie dramatique
Distributeur trigonfilm
Acteurs Sandra Ceccarelli, Antonio Albanese, Alfonso Santagata, Livia Rossi, Gabriele Rendina
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 706

Critique

Le nouveau film de Gianni Amelio s’enracine dans la profonde crise que traverse l’Italie; ses protagonistes en sont les victimes directes et se battent, heure après heure, sans oser espérer que leur condition changera. Le héros de cette histoire en creux est Antonio Pane (Antonio Albanese), un professeur qui a perdu son travail. Pour gagner tant bien que mal son existence, il s’est inventé une occupation, remplacer qui le lui demande pour quelques heures, un jour ou plus, dans les professions les plus inattendues. Chantiers, couture, trams, étiquetages n’ont plus de secrets pour lui. Son fils, excellent saxophoniste, lui donne un coup de main et sa tendresse.
Gianni Amelio dit de son film qu’il offre de quoi rire et de quoi pleurer. «Je l’ai écrit instinctivement, corps et âme, pour un acteur que j’aime profondément, une histoire sur mesure mais sans excès», précise-t-il.  Il n’a pas voulu «humer l’air du temps, mais plutôt qu’on retienne son souffle». C’est bien ce qui se passe tout au long de cet étrange périple d’un homme à l’intelligence humble, au regard ensoleillé par une infatigable persévérance.
Antonio Albanese fait merveille dans cet univers dessiné pour lui. De fait, les deux Antonio semble se confondre tant est naturelle la bonté de Pane (bon comme le pain !), tant est juste et rassurante sa façon d’écouter et de tendre la main. Dans le monde du travail en crise, chaque détail est une plaie, les humiliations sont minces mais constates. On vole les pizzas que tu livres, on refuse que tu colles tes affiches sur les autres, tu as le vertige sur les échafaudages… Mais ici ou là tu captes un air de musique et le sol se retourne côté bonheur. Et surtout, tu gardes intacte ta loyauté.
Dans cette jolie fable au cœur tendre, Amelio et Albanese racontent l’âpreté de la crise et la façon une manière de l’affronter, parfois farceuse, parfois grave. Il y a de l’irréalité dans le personnage de Pane, mais on peut l’adopter comme s’il était vrai et espérer qu’un jour ses turpitudes s’évanouiront dans une vie plus heureuse. C’est en tout cas ce que semble promettre la fin du film, lorsque vient l’enchantement grâce à un de ces gestes dont Pane a le secret.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 15
Georges Blanc 16
Daniel Grivel 17
Anne-Béatrice Schwab 15