Albert à l’Ouest

Les paysages grandioses de Monument Valley, d’excellents acteurs et les ingrédients habituels du western sont réunis et pourtant ALBERT A L’OUEST manque sa cible. Il y avait pourtant tout pour bien faire : un éleveur de moutons pacifique et naïf dans l’Arizona de 1882, des indiens, des voleurs, des chercheurs d’or, des prostituées, un tueur, un barbier, un saloon, scènes de duel et chevauchées à l’appui.
Manque le croque-mort, et pour cause : Seth MacFarlane, en fossoyeur adepte du self-service, s’applique à creuser sa propre tombe. Scénariste, réalisateur, producteur et acteur principal, il s’obstine et se complaît dans le genre pipi-caca. Déjà auteur d’émissions telles que Family Guy, American Dad ou The Cleveland Show et d’un long-métrage Ted, il cultive les blagues scatologiques, graveleuses et obscènes, définitivement indigestes et imbuvables. Quel gâchis !

Avec de tels moyens à disposition et le projet de subvertir les codes du western, il faut vraiment s’appliquer pour aboutir à un tel navet. Malgré les nombreux clins d’œil aux classiques du genre, malgré quelques scènes réussies et amusantes comme le rêve halluciné des moutons qui parlent et dansent, le trait est forcé, la vulgarité et la violence excessives. Et s’il y a mille manières de mourir dans le far west, (par balles, écrabouillement, pendaison, maladie, etc. etc.), ce qui tue le plus sûrement au cinéma, c’est la médiocrité et la bêtise.