La ritournelle

Affiche La ritournelle
Réalisé par Marc Fitoussi
Pays de production France
Année 2013
Durée
Musique Sean O'Hagan, Tim Gane
Genre Comédie
Distributeur frenetic
Acteurs Isabelle Huppert, Jean-Pierre Darroussin, Michael Nyqvist, Pio Marmai, Jean-Charles Clichet
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 703
Bande annonce (Allociné)

Critique

Après une vie commune de plusieurs lustres, la monotonie risque de s’installer entre deux conjoints. Marc Fitoussi entreprend de sonder les difficultés d’un couple d’âge mûr. Dire qu’il y parvient serait mentir, son histoire est tricotée dans la banalité. Veut-il faire rire ou pleurer? La seule originalité du film, mais elle ne lui apporte rien, est le choix du milieu, celui des éleveurs, guère sollicité par le cinéma. L’exception, ce printemps, a été proposée par Le démantèlement (en ital.), très beau film de Sébastien Pilote. Mais le Canadien a du talent, cela fait une grande différence.
Brigitte (Isabelle Huppert) et Xavier (Jean-Pierre Darroussin) vivent dans un beau paysage normand où ils élèvent des vaches charolaises. La vie est calme, trop calme peut-être pour Brigitte qui, sans le dire, le laisse supposer par ses soupirs. Aussi, lorsqu’elle se retrouve à partager une soirée chez une bande de jeunes de ses voisins, elle se prend de sentiment pour l’un d’eux et s’en va - deux jours seulement – le retrouver à Paris.
Le scénario patauge dans tous les sens, avec un air de bâclé difficilement acceptable. Les personnages, construits sommairement, ne sont pas à la hauteur de leurs interprètes qui, ma foi, n’ont pas l’air de s’en inquiéter. Les séquences oiseuses s’enchaînent avec une lourde insistance. Ainsi, au restaurant, «ce n’est pas un tournedos, c’est du rumsteack», rabâchera Xavier qui retient sa colère contre sa femme. Tout est à l’avenant, rien n’est intéressant. La langue n’est pas belle («C’est quoi ? C’est qui ?»), la diction est mauvaise. Une fois de plus, le cinéma français rate le coche en grillant un budget pour pas grand-chose. Y-a-t-il vraiment un public pour ce genre de film?

Geneviève Praplan

 


Soyons clair, ce film n’est pas un chef-d’œuvre, il est simplement l’illustration d’un type de cinéma que l’on aime. Une histoire simple, celle d’un couple de quinquagénaires guettés par la monotonie du temps qui passe, l’ennui qui s’installe insidieusement, des situations un peu trop convenues, une communication défaillante, des personnages qui nous ressemblent, ce ne sont pas des héros. Mais au-delà de ces lieux communs, il y a miraculeusement une réalisation pétrie de qualités proprement humaines: l’humour, le charme, la tendresse, la générosité, la délicatesse, la bienveillance.
Malgré un prologue rural un rien forcé, La ritournelle trouve rapidement son rythme de croisière existentielle et se met à pétiller avec une réjouissante légèreté. Le réalisateur fait le choix de décrire une crise de couple sans drame et sans hystérie, ne passant que par des propos empreints de réserve et de douceur. De plus, cette comédie subtile et délicate est portée par deux comédiens irréprochables, Jean-Pierre Darroussin égal à lui-même et une Isabelle Huppert évoluant avec une fraîcheur et un naturel parfaits.
Autant courte phrase musicale que propos que l’on répète continuellement, selon le Petit Larousse, dans cette ritournelle envoûtante, on ne se lasse pas d’être irrésistiblement entraîné.

Georges Blanc

 

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 6
Daniel Grivel 11
Geneviève Praplan 14
Anne-Béatrice Schwab 15
Serge Molla 8