The Homesman

De l'efficace Mort ou vif au médiocre Belles de l'Ouest, le genre du western féminin ne nous avait offert jusque-là que des films à la limite de la parodie, la violence parfois gratinée flirtant allègrement avec l'humour noir et l'érotisme accrocheur. Rien de tout ça avec The Homesman, dans lequel Tommy Lee Jones nous propose une histoire à la fois simple et forte, en offrant au passage à Hilary Swank son premier beau et grand rôle depuis le triomphe de Million Dollar Baby... qui date tout de même de 2004.
L'actrice est parfaite dans ce rôle de femme mi-courageuse mi-démunie, à la générosité pieuse et à la solitude pesante. Mary Bee Cuddy est chargée par sa petite communauté d'une étrange mission : emmener dans un asile trois femmes ayant perdu la raison. Pour ce voyage en chariot qui doit durer plusieurs semaines, elle s'adjoint l'aide d'un homme bourru et égoïste, George Briggs (Tommy Lee Jones), qu'elle a sauvé de la pendaison. Tous deux feront évidemment un cheminement intérieur plus important que la route proprement dite.
Jamais inutilement acrobate, la caméra judicieuse de Tommy Lee Jones nous fait pénétrer dans le cœur des peurs et des sentiments. On ressent constamment la dureté de la vie dans les magnifiques grands espaces de l'Ouest sauvage. Le début est assez laborieux. Un montage alterné pas toujours très clair qui ralentit trop le vrai début de l'histoire, des conversations religieuses et philosophiques un peu appuyées. Mais lorsque commence réellement le récit proprement dit, sa simplicité et sa force, ajoutées à la qualité de l'interprétation et à un gigantesque coup de théâtre que l'on ne voit pas venir, nous tiennent en haleine. Tommy Lee Jones, parfois, veut trop en dire, souligner ce que l'on sait déjà, comme dans une scène longuette et inutile dans une auberge. Mais dans l'ensemble, grâce notamment aux acteurs, y compris les seconds rôles, on ressent à la fin de cette aventure beaucoup d'émotion. Malgré ses quelques défauts, The Homesman est une œuvre sincère, rugueuse et émouvante.