Play it to the Bone

Affiche Play it to the Bone
Réalisé par Ron Shelton
Pays de production U.S.A.
Année 1999
Durée
Musique Alex Wurman
Genre Action, Comédie, Sport event
Acteurs Antonio Banderas, Tom Sizemore, Woody Harrelson, Robert Wagner, Lucy Liu
N° cinéfeuilles 392

Critique

Le monde du sport n'a pas de secrets pour Ron Shelton, qui a réalisé des films en relation avec le baseball (COBB), le basket (LES BLANCS NE SAVENT PAS SAUTER), le golf (TIN CUP). Il s'avance ici avec succès dans le milieu - c'est bien le mot - de la boxe professionnelle.

Dans le décor authentoc de Las Vagas, un nouveau «match du siècle» va avoir lieu, opposant Mike Tyson à un rival. Les organisateurs sont pris de court: les protagonistes du lever de rideau sont hors circuit, l'un étant défoncé, l'autre mort dans un accident de voiture, et il faut trouver des remplaçants de dernière minute. Dans un gymnase miteux de Los Angeles, on trouve deux anciens espoirs qui végètent dans les souvenirs de leurs exploits passés, Vince Boudreau (Woody Harrelson, presque aussi allumé que dans TUEURS NES) et Cesar Dominguez (Antonio Banderas, en Mexicain plus minable que Zorro). Avec une copine (Lolita Davidovich) dont ils ont partagé successivement les faveurs, qui espère percer dans la capitale du jeu et qui a l'avantage de posséder une voiture, ils se rendent à Las Vegas.

Au terme d'un trajet plutôt picaresque où péripéties, réminiscences et rencontres insolites ne manquent pas, la fine équipe atteint l'univers artificiel et frelaté de Las Vegas. La gloire sera-t-elle au rendez-vous d'un art qui n'a plus grand chose de noble?

Moins tragique que la destinée de HURRICANE, la folle randonnée des trois com­pères n'en est pas moins douce-amère, et le drame ne cesse de côtoyer la comédie. Tout à leur rêve, les tâcherons du ring et leur compagne peinent à discerner qu'ils ne sont que des marionnettes manipulées par des affairistes et leurs avocats marrons et qu'ils font la joie d'un public de nantis avides de jeux et de sensations fortes (on reconnaît d'ailleurs sur les gradins quelques stars hollywoodiennes dans leur propre rôle). Floués, n'ayant palpé qu'une partie du cachet escompté, les amis n'en sont pas moins philosophes: «Hier matin, nous n'avions même pas le premier dollar des quelques milliers que nous avons gagnés». Tout au plus peut-on regretter que Ron Shelton n'ait pas poussé jusqu'à l'os (to the Bone) la douce folie de cette équipée.

Daniel Grivel