Le promeneur d'oiseau

Renxing (Yang Xin Yi) est une petite citadine de huit ans «pourrie gâtée» par ses parents débordés de travail - le père est un célèbre architecte, la mère est femme d'affaires. Son grand-père paternel Zhigen (Baotian Li), un homme simple qui avait quitté Yangshuo, son village natal, pour mieux gagner sa vie à Pékin et payer les études de son fils, vit seul avec un petit oiseau en cage qu'il veut aller faire chanter sur la tombe campagnarde de son épouse. Alors que les parents s'apprêtent à se rendre qui à Hong Kong qui à Paris et que la nounou leur fait faux bond, Renxing est «condamnée» à accompagner son grand-père dans son pèlerinage à Yangshuo (à l'insu de son père, qui s'est brouillé avec celui-ci). Elle commence par se conduire comme une peste mais, au fil des jours et des péripéties jalonnant ce road movie particulier, elle se laisse apprivoiser par Zhigen et finit par apprécier les plaisirs simples d'une vie humble.
Philippe Muyl avait déjà raconté une histoire du même genre dans Le papillon (2002), évoquant la rencontre d'un collectionneur de lépidoptères incarné par Michel Serrault avec une fillette délaissée par sa mère. Plus que le Vercors, la Chine offre des décors et des paysages exotiques léchés par la caméra du réalisateur; il faut dire que Philippe Muyl a fait ses premières armes dans la confection de films industriels et de spots publicitaires. Il sait faire contraster la vie urbaine trépidante et la sérénité des scènes bucoliques. La petite Yang Xin Yi est pleine de fraîcheur et Baotian Li joue à merveille son rôle de grand-père parfois bougon mais attentionné. On se perd parfois dans l'anecdote et la digression, mais Le promeneur d'oiseau est assurément un joli film pour enfants.