Entre Simone et Brigitte. De la révolte à la spiritualité

Simone, c'est Mme de Beauvoir alias le Castor, icône des féministes qui, sur le tard, a confessé avoir été «flouée». Brigitte, c'est Bardot la sensuelle et libérée. Deux références pour l'une des militantes de la fin des années 60 rencontrée par la réalisatrice, dans une production de l'Unité de sociologie visuelle de l'Université de Genève.Le documentaire présente trois «anciennes combattantes» ayant revendiqué le droit à l'avortement, à la contraception, à la libre disposition de son corps. Marie-Josèphe Lachat, seule fille d'une grande fratrie jurassienne, se réalise dans l'expression de sa foi, espérant que son Eglise catholique-romaine donnera aux femmes la place qui leur revient. Stefanie Brander a milité au MLF bernois et à la Ligue marxiste révolutionnaire, et semble considérer son passé avec un certain recul. Andrée Valentin, pasionaria agréablement installée dans le Midi de la France, a trouvé à l'époque réponse à ses aspirations spirituelles auprès d'Osho alias Bhagwan Shree Rajneesh, fameux gourou indien aux 93 Rolls Royce (voir CF 623, à propos du film de Sabine Gisiger et Beat Häner projeté à Visions du Réel 2010)...
On reste un peu sur sa faim devant ce travail académique - subsidié par le Fonds national de la recherche scientifique - qui semble confirmer que la furia contestataire de naguère a connu une (méno)pause... Le qi gong, la navigation à voile et la trempette dans un lac paisible ont pris le relais des manifs d'antan.