Réalisé par | Hiner Saleem |
Pays de production | France/Allemagne |
Année | 2012 |
Durée | |
Genre | Drame, thriller |
Distributeur | agorafilms |
Acteurs | Golshifteh Farahani, Korkmaz Arslan, Suat Usta |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 700 |
Tourné par un réalisateur kurde dans un village perdu des montagnes du Kurdistan irakien proche de la frontière turque, My Sweet Pepperland joue avec les codes du western. Dans des décors naturels sauvages et dans un pays où tout reste à construire, Baran, le nouvel officier de police (Korkmaz Arslan), tente de faire respecter la loi. En face de lui, il y a le caïd local, corrompu et corrupteur, organisateur de trafics avec les pays limitrophes, gardien de l’honneur pour le plus grand malheur des femmes. Bon combattant mais surtout courageux, tenace et intègre, Baran rencontre la belle institutrice (Golshifteh Farahani) progressiste, donc en grand danger…
Cette comédie joue sur plusieurs registres: celui de l’humour voire du burlesque, celui de la romance à grand renfort d’émotions et de musique, celui des bagarres et des coups de feu. Et aussi un propos plus politique et engagé avec la dénonciation du statut de la femme dans une société archaïque, les difficultés de l’après-révolution, la question de l’honneur, la violence endémique. Un sujet grave, traité avec légèreté et habileté.
Anne-Béatrice Schwab
Ancien combattant pour l'indépendance kurde, Baran (Korkmaz Arslan) est dégoûté de la guerre et de ses débordements. Pour fuir sa mère qui cherche à tout prix à le marier, il renonce à son envie de quitter les forces de l’ordre et est envoyé diriger un poste de police dans un coin perdu près de la frontière, où la seule loi en vigueur est dictée par le caïd local. Alors qu'il se dresse seul contre cette sorte de mafia, il rencontre la jeune et rebelle Govend (Golshifteh Farahani), une institutrice qui, envers et contre tous, veut instruire les enfants de la région.
Produit par Robert Guédiguian et tourné dans les décors naturels du Kurdistan, le film ne parle pas de politique mais se concentre sur les personnages. Les thèmes abordés sont l'honneur, la morale, la famille, la tradition et l'amour. Porté par deux très bons acteurs, le scénario, contemplatif et parfois un peu manichéen, sait néanmoins être émouvant, grave, avec toujours une touche d'espoir. Et certaines scènes vont très loin dans le tragi-comique, comme celle du photographe. La trame «policière» et le souvenir de la guerre servent de point de départ à une plongée intéressante dans le cœur des héros, dans leurs rapports avec leur famille et leur pays.
Une oeuvre qui, faute de noms connus et de matraquage publicitaire, n'attirera pas les foules. Espérons que la curiosité et le bouche-à-oreille agiront pour que le public aille voir ce film parfois un peu maladroit, mais écrit et réalisé avec cœur, envie et conviction.
Philippe Thonney
Serge Molla
Nom | Notes |
---|---|
Philippe Thonney | 15 |
Georges Blanc | 15 |
Daniel Grivel | 16 |
Serge Molla | 17 |
Geneviève Praplan | 15 |
Anne-Béatrice Schwab | 16 |