Critique
Autant on avait aimé la délicatesse et la justesse de ton de LA VIE RÊVEE DES ANGES, autant on a détesté la lourdeur, la violence et la vanité de ce PETIT VOLEUR.
Vanité! parce qu'il est difficile de comprendre ce que Zonca a voulu faire en brossant le portrait de cet apprenti boulanger qui est renvoyé par son patron. Désormais dans le vrai pétrin, sans argent et sans logement, il décide de changer de vie. Il se rend à Marseille où il rejoint une bande de malfrats à la petite semaine. La violence se retourne contre lui et, dans la dernière séquence, il retrouve une place dans une boulangerie industrielle.
Tourné en quatre semaines - cela se sent -, ce film affiche un pessimisme noir. N'y a-t-il pas d'autre issue pour un jeune homme que la délinquance ou le travail machinal? S. (cette initiale désignerait-elle un «monsieur tout le monde»?) refuse l'aide et l'amour de sa petite copine et s'en va dans la solitude d'une grande ville. Le soleil méditerranéen ne parvient pas à éclairer ce triste destin.
Maurice Terrail