Wrong Cops

Sous le soleil californien, dans un quartier périphérique glauque, un flic glauque, Duke (Mark Burnham), clope au bec, patrouille en voiture, musique à fond la gomme, et, en échange de dodus rouleaux de dollars, distribue des rats crevés à des clients glauques (en fait, les rongeurs sont farcis au hasch...). Ailleurs, un autre flic en uniforme, sous des prétextes fallacieux, soutire à une jolie fille son numéro de mobile pour lui expliquer ses infractions ent' quat' zyeux (en fait, il la sommera de lui montrer ses seins). Un agent sédentaire, en civil, doit de l'argent au dealer Duke, qui lui promet d'effacer sa dette s'il le débarrasse d'un quidam - pas encore mort - qu'il a flingué par erreur. Une fliquette fait chanter le débiteur qui, dans le passé, a posé pour une revue porno gay. On le voit, elle est belle, la police de Los Angeles, et elle ne sent pas bon, d'autant plus depuis que le fournisseur de rats, à court de bestioles, les remplace par des carpes. Les personnages sont excessifs, sauf celui incarné par Marilyn Manson (!), tout de détachement et de suavité...
Dans le paysage cinématographique français, Quentin Dupieux est pour le moins un cas particulier. Très jeune, il s'est saisi d'une caméra; par la suite, il a été le collaborateur de Michel Gondry dans la réalisation de clips. Dans son long métrage Rubber, il a donné vie à un vieux pneu, faisant de lui un tueur en série. Avec Wrong Cops, il dynamite allègrement - mais pas joyeusement - nombre de conventions et livre un ouvrage laid et mal filmé, accompagné de musiques tonit(r)uantes de sa composition (il est connu pour sa techno sous le pseudo de M. Oizo). Cela semble ravir ceux qui sont anxieux de manquer le dernier train; quant à nous, nous nous sommes barbé du début à la fin de ce pensum loufoque et même pas potache. Vraiment, Quentin Dupieux est un drôle d'oiseau...