N'importe qui

Rémi Gaillard, vous connaissez? Le signataire de ces lignes avoue qu'il ignorait jusqu'à l'existence même de ce bouffon spécialisé dans les gags postés sur internet, traduits en plusieurs langues et vus, semble-t-il, par des millions d'internautes. Sa carrière paraît avoir débuté en 2002, le jour où il avait réussi à se mêler aux joueurs de foot de Lorient - lors de leur victoire en finale de la Coupe de France - et à se faire filmer serrant la  main du Président Jacques Chirac. Récidive en 2008 où il s'invite lors d'une rencontre internationale de volley-ball (France-Grèce) et où il se fait immortaliser chantant la Marseillaise dans la tribune officielle...

Rémi Gaillard s'est vite acquis une immense popularité en postant sur la toile ses multiples pochades, canulars et pitreries plus ou moins vulgaires. De là à se laisser tenter par le cinéma, il n'y avait plus qu'un pas à faire. Un pas franchi, hélas: tous ces sketches puisent dans un répertoire de bas étage, et cette accumulation de gaudrioles polissonnes, de loufoqueries, de happenings désastreux, de tartes à la crème et de plaisanteries de potaches lasse très vite. Pas de fil conducteur, pas de point de vue, rien d'autre que, le plus souvent, de la grosse plaisanterie au ras du sol (ou au-dessous de la ceinture).
Assisté d'une petite équipe de copains, de techniciens et de caméras cachées, Rémi Gaillard a réussi à enregistrer des centaines de séquences qui se veulent drôles et semeuses de désordre. Il prétend avoir ainsi prouvé, grâce à ses vidéos, que «c'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui». Comprenne qui pourra. Ce qui est sûr, en tous cas, c'est que le film de Raphaël Frydman et de son trublion d'acolyte est vraiment n'importe quoi.