Watermarks

Affiche Watermarks
Réalisé par Luc Schaedler
Pays de production Suisse
Année 2013
Durée
Genre
Distributeur xnix
Acteurs Wei Guancai, Wei Jihua, Liu Xueqin, Li Yuming, Lu Yunchang, Chen Chaomei, Wang Yu, Chen Zaifu
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 698

Critique

Avec l’appui de Markus Schiesser, ethnologue zurichois vivant en Chine depuis 12 ans, Luc Schaedler, ethnologue lui aussi, a suivi le parcours de l’eau dans cet immense pays qu’il a sillonné jusque dans ses confins. Mais de l’eau, il y en a peu. Ses traces - polluées, desséchées - ont un goût amer dans ces régions immenses écrasées par un développement vertigineux, inhumain.
Un village abandonné et une région industrielle du nord, des quartiers dévolus aux rizières dans le sud et Chongqing au bord du Yang-Tsé-Kiang, trente millions d’habitants, la plus grande ville du monde, ce sont les trois paysages filmés par le cinéaste suisse. Dans chacun d’eux se défendent des hommes, des femmes dont l’espoir de meilleurs lendemains est bien ténu.
«Depuis la répression du mouvement démocratique en 1989, je suis de très près la mutation de la Chine avec beaucoup d’étonnement, complètement déconcerté, même. Le pays s’est transformé en un immense chantier et semble être dans une recherche effrénée de soi-même. C’est dans ce quotidien complètement déréglé que les protagonistes tentent d’avancer vers le futur, de manière aussi hésitante que courageuse.»
Luc Schaedler reçoit les confidences discrètes de ces habitants, eux parmi d’autres et qui, forcément, ne parlent que de ce qui les concerne. Cependant, partout le décor donne raison à leurs craintes. Ils semblent se rejoindre dans le sentiment d’être ballottés par un destin qui leur échappe. Belle méditation sur les méfaits d’une croissance incontrôlée, Watermarks vient compléter A touch of sin de Jia Zhang-ke sorti en février. Chacun avec ses qualités spécifiques, les deux films sont à voir pour qui s’intéresse à la Chine. Dans le premier, les protagonistes survivent par la grâce d’un fatalisme relatif. Mais dans l’oeuvre de Jia Zhang-ke, ce qui leur reste d’humanité a déjà éclaté dans la violence.
  

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 15