Ida

Affiche Ida
Réalisé par Pawel Pawlikowski
Pays de production Pologne
Année 2013
Durée
Musique Kristian Selin Eidnes Andersen
Genre Drame
Distributeur frenetic
Acteurs Agata Trzebuchowska, Agata Kulesza, Dawid Ogrodnik, Jerzy Trela, Adam Szyszkowski
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 696
Bande annonce (Allociné)

Critique

Film en noir et blanc d’une beauté et d’une intériorité infinies, aux cadrages originaux qui décentrent systématiquement les personnages pour en faire sentir l’immense solitude, Ida, du réalisateur Pawel Pawlikowski,  mérite amplement les nombreuses récompenses qu’il a reçues aussi bien au Festival international de Toronto qu’à celui des Arcs en France. Le réalisateur d’origine polonaise a su  évoquer avec pudeur à la fois la Shoah, la Pologne communiste des années 60 où l’on persécuta avec vigueur «les ennemis du peuple», mais aussi la spiritualité, la  découverte de la sensualité et la foi.
Ida, jeune nonne orpheline, qui n’est jamais sortie de son couvent, s'apprête à prononcer ses vœux. La supérieure lui apprend qu’elle a une tante et qu’il faudrait aller la voir avant de s’engager définitivement dans la vie contemplative. Cette tante,  ancienne procureur dans les procès staliniens, fumant comme un pompier et buvant sec à ses heures, lui apprend abruptement qu’elle s’appelle en réalité Ida Lebenstein et qu’elle est la fille de parents juifs disparus pendant la guerre. Elle emmène la jeune cloîtrée dans son village natal. En chemin, elles prennent un auto-stoppeur qui joue dusaxophone dans un orchestre de jazz.
Aux funèbres trouvailles que les deux femmes font dans une forêt où l’on abattait les Juifs répondent des airs de John Coltrane que joue dans le bar de leur hôtel le jeune auto-stoppeur. Cette musique pousse Ida à quitter son habit de nonne et sa pruderie pour mettre le nez dehors et se coltiner la vie dont elle ne sait rien. C’est avec une douceur infinie que Pawel Pawlikowski filme les visages des deux femmes ravagées par la violence du passé. Chacune y répondra à sa façon. Le film dépeint avec justesse le climat d’une Pologne alors terriblement déglinguée. Pas de fausse note ni d’exagération dans la reconstitution de ces années 60. Tout sonne juste. Et les deux comédiennes sont d’une sobriété bouleversante.

Appréciations

Nom Notes
16
Georges Blanc 16
Daniel Grivel 18
Serge Molla 20
Antoine Rochat 17
Anne-Béatrice Schwab 16
Philippe Thonney 19