Only Lovers Left Alive

Affiche Only Lovers Left Alive
Réalisé par Jim Jarmusch
Pays de production Allemagne, Grande-Bretagne, France, Chypre
Année 2013
Durée
Musique Jozef van Wissem
Genre Romance, Drame
Distributeur filmcoopi
Acteurs Tilda Swinton, John Hurt, Anton Yelchin, Mia Wasikowska, Tom Hiddleston
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 697
Bande annonce (Allociné)

Critique

De Stranger than Paradise (1984) à Broken Flowers (2005) en passant par Down by Law (1986) et Dead Man (1995), le cinéaste inclassable Jim Jarmusch nous avait séduit par sa façon désinvolte, mais élégante, dedécrire le monde. Présenté à Cannes l'an dernier, son dernier film - ambitieux, maisqui part dans tous les sens - surprend plus qu'il ne convainc.
Le musicien underground Adam (Tom Hiddleston) collectionne les vieilles guitares et vit reclus dans une bâtisse délabrée de Detroit. Intelligent et cultivé, il paraît déprimé par la tournure que prennentles événements du monde. Il converse par téléphone avec Eve (TildaSwinton), son grand amour, qui a élu domicile à Tanger. L'existence de ces deux marginaux apparaît d'emblée complexe. Première surprise: leur histoire d'amour dure depuis plusieurs siècles. Deuxième sujet d'étonnement: ils se désaltèrent en buvant du sang humain qu'ils achètent dans les hôpitaux. Normal, ce sont des vampires, et ils sont éternels. Eve partira à Detroit chercher son amant déprimé, y retrouvera sa soeur cadette Ava (Mia Wasikowska), vampire elle aussi, et ramènera Adam àTanger. Voilà pour l'essentiel de l'intrigue.
Traversant ainsi plusieurs siècles, le spectateur croise des personnages imprévus: un Christopher Marlowe (John Hurt) déphasé dans le temps, un Dr. Faust tout droit sorti du livre du susdit auteur, le Dr. Caligari, Shakespeare... On se perd dans des considérations
oiseuses sur l'évolution du monde tandis que les deux vampires intégrés (?) dans notre société - constituée à leurs yeux de zombies...- vivent dans l'ennui et le désoeuvrement, tristes protagonistes d'une fable philosophique grinçante et longuette. Les personnages d'Adam e tEve, vampires en voie de délabrement, ne suscitent ni intérêt ni sympathie. Le jeu des acteurs correspond sans doute aux directives données par Jim Jarmusch, mais il est difficile d'accompagner leur ongue plongée dans un monde si nocturne.
Cinéaste souvent inspiré et bon observateur d'un quotidien légèrement décalé, Jim Jarmusch porte ici un regard trop étranger sur le monde pour réussir à nous embarquer dans son univers.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 9
Daniel Grivel 9
Geneviève Praplan 12
Nadia Roch 9