Art de la guerre (L')

Neil Shaw (Wesley Snipes) est un agent secret au service du secrétaire général des Nations Unies (Donald Sutherland). Chargé de missions délicates, il opère dans la clandestinité et ne répond de ses actes que devant la secrétaire (Anne Archer) du susdit haut-fonctionnaire. Dans ce contexte politico-commercial embrouillé où grouille un monde hypocrite de saboteurs en tous genres, Neil Shaw essaie de nous faire croire qu'il défend une bonne cause en appliquant les bonnes recettes de «L'art de guerre», un traité légendaire d'un général chinois du nom de Sun Tzu: ce dernier a peut-être fortement influencé Napoléon (dit-on), mais il n'a en tout cas pas permis à Christian Duguay, cinéaste canadien spécialiste du thriller et de la science-fiction, de réaliser un film convaincant.

A trop de subtilités, de méandres et de rebondissements dans l'intrigue se mêle encore une bonne dose de violence et de férocité. Les arts martiaux, les cascades et les effets spéciaux ne remplacent pas l'émotion: on s'ennuie ferme dans cette histoire compliquée où tous les coups (bas) sont permis. Personnages énigmatiques et sans scrupules, triades chinoises maffieuses, vrais ou faux attentats, de tout cela se dégage une impression d'artificialité et de confusion: même le secrétaire de l'ONU semble ne plus s'y retrouver, tout comme le spectateur qui se sent vite le jouet de fausses apparences et d'images trompeuses. Le film s'achève d'ailleurs dans le hall d'entrée des Nations Unies, avec un personnage en train d'en manipuler un autre, qui en manipule un troisième... Manipulé lui aussi depuis deux heures, le spectateur sort perdant de cette fastidieuse partie d'échecs.