Fruitvale Station

Affiche Fruitvale Station
Réalisé par Ryan Coogler
Pays de production U.S.A.
Année 2013
Durée
Musique Ludwig Göransson
Genre Drame, Biopic
Distributeur elitefilms
Acteurs Melonie Diaz, Kevin Durand, Michael B. Jordan, Octavia Spencer, Chad Michael Murray
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 693
Bande annonce (Allociné)

Critique

Ryan  Coogler, jeune réalisateur américain de 27 ans, a reçu le Prix de l’avenir au dernier Festival de Cannes (section Un Certain Regard) pour son premier  film Fruitvale Station. Le cinéaste revient ici sur un événement tragique survenu en 2009 et qui coûta la vie à un jeune Noir de 22 ans, Oscar Grant (Michael B. Jordan), abattu sans raison par la police à la suite d’incidents survenus dans la station de métro de l’avenue Fruitvale, à San Francisco. Le film raconte la dernière journée de l’existence d’Oscar et le suit dans ses errances: il vient d’être congédié de son travail, il téléphone plusieurs fois à sa mère (c’est son anniversaire), à sa compagne, à sa grand-mère, à des amis. C’est un
homme sensible, mais impulsif et colérique. Son avenir ne semble pas radieux.
A partir du moment où éclate la bagarre dans le métro - qui finira en tragédie -, le film change de ton et devient heurté. Le générique final nous apprendra (entre autres) que les flics furent mis à pied et que le policier incriminé – qui prétend avoir confondu son arme de poing avec son taser -  sera condamné à deux ans de prison (mais relâché onze mois plus tard).
Fruitvale Station paraît sincère, a de bonnes intentions et cherche à émouvoir, tout en laissant pourtant planer des zones d’ombre: on ne sait que peu de choses – par un flash-back rapide - sur les antécédents d’Oscar, sur ses origines, sur celles de sa famille. En suivant une caméra qui bouge beaucoup, on se perd parfois dans les détails.
Le film se veut adaptation réaliste: quelques images d’archives tournées avec un téléphone portable sur le quai du métro donnent le ton, dès la première séquence, mais par la suite l’événement prend trop le pas sur la réflexion (s’agit-il de racisme ordinaire? on notera que les policiers sont blancs et blonds, le médecin noir…).
A signaler que les comédiens sont tous excellents, tout particulièrement Michael B. Jordan, attachant, sensible et imprévisible, qui porte sur ses épaules cette chronique urbaine tragique qui laisse un goût très amer dans la bouche.

Antoine Rochat


1er janvier 2009 à San Francisco, un jeune noir est abattu à la suite d’une bavure policière. Deux temps rythment ce premier film réussi appartenant au genre choral: l'un pose les personnages principaux, Oscar, 22 ans, chômeur, mais résolu à ne plus «dealer», et père d’une petite Tatiana, sa mère  et sa compagne latino; l'autre recèle le piège qui se referme au premier jour de l’an, lorsque tous les personnages (principaux et secondaires) se trouveront mêlés ou assisteront, témoins ou voyeurs, au drame.

 

Avec sensibilité, mais tout en évitant le pathos, Ryan Coogler rappelle, au détour de ce fait-divers somme toute ordinaire, combien la méfiance, les préjugés (racistes) tenaces annoncent le pire. L'efficacité est au rendez-vous lorsqu’Oscar acquiert une véritable épaisseur et que cette réalisation dresse le portrait  d’une société où la violence et la peur peuvent débouler sans crier gare et faire basculer l'existence de jeunes adultes pourtant bien décidés à s'en sortir.

Serge Molla

 

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 14
Serge Molla 16
Daniel Grivel 16
16
Anne-Béatrice Schwab 15
Georges Blanc 15