Le loup de Wall Street

Affiche Le loup de Wall Street
Réalisé par Martin Scorsese
Pays de production U.S.A.
Année 2013
Durée
Musique Howard Shore
Genre Biopic, Drame, Policier
Distributeur universal
Acteurs Matthew McConaughey, Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Kyle Chandler, Margot Robbie
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 694
Bande annonce (Allociné)

Critique

«L’argent, le pouvoir, les femmes et la drogue. Les tentations étaient là, à portée de main, et les autorités n’avaient aucune prise. Aux yeux de Jordan et de sa meute, la modestie était devenue complètement inutile. Trop n’était jamais assez…» C’est ainsi que se résume brièvement l’adaptation par Martin Scorsese de l’autobiographie de Jordan Belfort, parue en 2007 aux Etats_unis et deux ans plus tard en France, en pleine crise financière.

Cette histoire vraie raconte l’ascension fulgurante d’un génie de la bourse, entré au bas de l’échelle d’une société d’investissement new-yorkaise en 1987 et qui six ans plus tard, à 26 ans, est à la tête de sa propre société et gagne son million de dollars quotidien avec mille personnes qui travaillent pour lui. Il y a ensuite la chute, brutale, lorsque ce responsable d’une gigantesque arnaque se fait arrêter par le FBI et condamner à (seulement) 22 mois d’emprisonnement pour fraude fiscale et blanchiment d’argent en 1998.
Une fois à l’ombre, c’est l’occasion pour Belfort de rédiger le récit de sa vie : «… J’ai transgressé les règles, j’ai manipulé les cours de la Bourse et je l’ai fait à grande échelle. J’ai utilisé les possibilités de dissimulation offertes par les paradis fiscaux et j’ai placé de l’argent en Suisse…» Au bénéfice d’une forme incompréhensible de quasi impunité et dans une ultime pirouette, ce génie de la vente, le plus grand escroc que Wall Street ait connu avant Madoff, donne dorénavant des conférences à 30'000 $ l’heure et dispense des conseils d’éthique des affaires…
Martin Scorsese nous offre un spectacle éprouvant et par moments difficilement soutenable dans une mise en scène étalant tous les excès de ses personnages. Avec un montage rapide, voire effréné, avec des déplacements et hurlements incessants, il provoque chez le spectateur un écœurement, voire du dégoût face à ces grands pervers de la finance. Le rejet viscéral éprouvé face aux comportements du héros et de ses acolytes est total.
Les performances de Leonardo DiCaprio et de tous les acteurs et actrices réunis sont époustouflantes. Même si ce film ne nous apprend rien de nouveau, on ne sort pas indemne de cette charge contre les requins de la finance, pleine de bruit et de fureur. Les scènes répétitives de mensonges, beuveries, orgies, prises de drogue emplissent l’écran sans laisser une seconde de répit. Il faut reconnaître l’efficacité de ce matraquage oppressant et excessif qui nous laisse pantois et désabusés. Et si Martin Scorsese fait dans l’outrance, c’est bien à l’aune des poissons qu’il ferre. Ces hommes ivres d’argent et de pouvoir tendent un miroir insupportable à tous les spéculateurs corrompus qui sabotent nos systèmes économiques et brisent les vies des plus crédules. Un film perturbant!

Anne-Béatrice Schwab

Appréciations

Nom Notes
Anne-Béatrice Schwab 16
Georges Blanc 9
Geneviève Praplan 18
Philippe Thonney 12
Daniel Grivel 10
Nadia Roch 8
Serge Molla 16