Ne m’oublie pas

Affiche Ne m’oublie pas
Réalisé par David Sieveking
Pays de production Allemagne
Année 2012
Durée
Musique Jessica de Rooij
Genre Documentaire
Distributeur looknow
Acteurs David Sieveking, Gretel Sieveking, Malte Sieveking, Margarete Sieveking
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 692
Bande annonce (Allociné)

Critique

Les universitaires allemands Malte et Gretel Sieveking abordent l’âge de la retraite avec l’intention de poursuivre leurs recherches et de voyager. Mais la vie en décide autrement. La mémoire de Gretel se détériore rapidement et gravement; les médecins diagnostiquent la maladie d’Alzheimer. Désormais, Malte n’a plus guère de temps pour lui, il consacre ses journées à s’occuper de sa femme.
Leur fils, le cinéaste David Sieveking, fait carrière dans le documentaire.  Ne m'oublie pas est son deuxième longmétrage. Il le tourne entièrement dans sa famille, avec l’autorisation de celle-ci. «Lorsque mon père s’est retrouvé avec cette tâche titanesque de soigner sa femme, j’ai voulu l’aider. La conséquence était logique: si je tourne un film sur l’histoire de ma mère, alors j’aurai assez de temps et d’énergie pour m’en occuper.»
Mais sa propre vie n’appartenait déjà plus à Gretel et David doit fouiller dans les albums de photos, les souvenirs de collègues et d’amis. Des lueurs surgissent parfois dans les yeux de la malade, ses yeux si souvent fermés parce que, retirée dans son monde à elle, elle ne souhaite plus que dormir…  S’affirme alors le travail qu’il en coûte à la famille: tenir en éveil, stimuler constamment, faire bouger cette femme à qui on voue un amour encore plus fort. Lepère, la sœur, David lui-même évoquent leurs doutes beaucoup plus que leur fatigue. Comment soutenir une personne qui ne sait plus vivre, comment la soigner, l’encourager, alors qu’il n’y a aucun espoir?
La pertinence de leurs questions pourrait consoler et rassurer toutes les familles touchées par un tel drame. La délicatesse avec laquelle cette histoire est filmée, l’importance accordée au respect et à la dignité de la malade sont particulièrement émouvants. Entre la souffrance des proches et l’absence de cette femme qui se noie peu à peu se tissent des liens forts qui semblent dominer la démence. Et le passé remis au jour rappelle aux uns et aux autres le prix d’une longue existence partagée. C’est au point que ce qui fait mal aujourd’hui s’en trouve presque adouci.
«Ce film est ma façon de dire adieu à ma mère» précise le réalisateur. Mais c’est aussi à travers ce tournage que nous nous sommes rapprochés et que j’ai gagné le sentiment qu’elle reste avec moi.»

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 18
Daniel Grivel 17
Anne-Béatrice Schwab 15