Carrie, la vengeance

La réalisatrice Kimberly Peirce (Boys' don't cry, 1999) sort une resucée de Carrie, mais ne réussit pas à faire mieux que Brian De Palma en 1976. On retrouve Carrie (Chloë Grace Moretz), adulescente tyrannisée par une mère bigote et névrosée, Margaret White (Julianne Moore). À l'école, décalée, elle est la tête de turc de ses condisciples et endure leurs brimades avec résignation. Jusqu'au jour où, se douchant après une heure de gymnastique, elle panique devant ses premières menstrues. Les autres filles la bombardent de tampons et de serviettes; la scène, filmée au smartphone, est aussitôt diffusée sur internet, et Carrie devient la risée de la ville. Poussée à bout, elle se découvre un pouvoir surnaturel (héréditaire) de téléportation, dont elle use et abuse lors du bal de fin da'nnée du lycée, alors qu'elle a été une fois encore (et de trop) humiliée par ses condisciples. Le massacre sera terrifiant.
Pas de suspens, pas de surprises, même pas peur... Julianne Moore remplit son contrat de sectaire hystérique, tandis que Chloë Grace Moretz est peu crédible, se limitant à rouler ses yeux comme des billes de loto, faire palpiter ses narines et laisser trembloter ses lèvres pulpeuses. Et on s'interroge sur la population d'un quartier pavillonnaire où une villa peut s'écrouler puis être engloutie dans le sol sans que quiconque mette le nez à la fenêtre...