Ma vie avec Liberace

Affiche Ma vie avec Liberace
Réalisé par Steven Soderbergh
Titre original Behind The Candelabra
Pays de production U.S.A.
Année 2013
Durée
Musique Marvin Hamlish
Genre Drame, Biopic
Distributeur dcm.distribution
Acteurs Matt Damon, Michael Douglas, Rob Lowe, Dan Aykroyd, Scott Bakula
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 689
Bande annonce (Allociné)

Critique

Ma vie avec Liberace retrace le destin d'un pianiste virtuose qui, dans les années 70, était une véritable star. Il cultivait une image de glamour avec ses longs manteaux pailletés, ses fourrures, sa maison décorée de strass, ses bijoux étincelants dont les bagues étaient plus grosses que ce que les doigts semblaient pouvoir supporter. Il incarnait la richesse, le luxe et le kitsch. Tout était démesure, aussi bien dans l'acquisition de l'inutile que dans l'attitude. On vivait dans l'insouciance: l'argent coulait à flots.

Dans cette atmosphère d'opulence, Liberace (Michael Douglas) rencontre un soir à la fin d'un spectacle Scott (Matt Damon). Ce dernier est envoûté par le charisme de l'artiste. Commence alors une liaison torride entre les deux hommes. On entre ainsi dans les coulisses du personnage public. En effet, pour ces messieurs adulés par les femmes, il fallait préserver l'image de l'hétérosexualité. L'homosexualité était vécue secrètement, en cachette. Dans l'intimité, les deux protagonistes ont une vie de couple jalonnée de passion, de jalousie, de vanité, de gâteries et d'excès. Le jeune homme, élevé dans une famille d'accueil modeste, finira par se perdre dans ce monde qui n'est pas le sien. L'artiste, quant à lui, mourra du sida, tout en niant cette «nouvelle» maladie, invoquant une intoxication alimentaire suite à un régime à base de pastèques. 

Le film se situe entre le biopic et l'étude de moeurs, en reconstituant de manière habile une époque marquée par les abus de toutes sortes: consommation immodérée de drogues et d'alcool d'une part, chirurgie esthétique et régime alimentaire d'autre part. L'univers du show-biz est relaté avec justesse, causticité et intelligence, évitant le piège de la caricature. Ce long métrage montre également l'emprise d'un être sur un autre, qui se situe bien au-delà des artifices. La performance des acteurs est à souligner: ils sont à la fois drôles, pathétiques, ironiques, narcissiques, ridicules mais jamais ennuyeux.

Nadia Roch


Liberace (proncer Libératchi)... C'est le nom de scène d'un pianiste étasunien virtuose né en 1919 et mort du sida en 1987, qui a su se faire médiatiser par ses extravagances (costumes kitschissimes, bagnoles pharamineuses, shows bling bling à Las Vegas; il était le favori des mémères à cheveux bleutés et fut le précurseur des Elvis, Elton John et autres Madonna (sans parler, «en plus modeste évidemment» comme aurait dit Gilles, de notre Alain Morisod national...). Le polycinéaste Soderbergh s'est intéressé à la romance entre la star - qui n'a jamais avoué son homosexualité, pruderie de l'époque obligeait - et un jeune dresseur de chiens. Les acteurs incarnant Liberace (Michael Douglas) et Scott Thorson (Matt Damon) le font de manière jubilatoire et tragique tout à la fois. Tout y passe: le champagne dans le jacuzzi, les pianos enluminés, une Rolls clinquante sur la scène, les manteaux de chinchilla à longue traîne clignotante, la chirurgie esthétique, les scènes de jalousie...
Il manque peut-être quelques clefs au spectateur européen pour goûter le spectacle tiré du récit de Scott Thorson, mais il sera estomaqué par l'exubérance d'une bête de scène qui voulait apporter à son public non seulement les tubes de la musique populaire mais aussi des oeuvres classiques (Chopin, Rachmaninoff), malheureusement trop souvent noyées sous la pédale... La réalisation est luxuriante et l'interprétation brillante. (DG)

Daniel Grivel

Daniel Grivel

Appréciations

Nom Notes
Daniel Grivel 14
Nadia Roch 15
Philippe Thonney 16