Prisoners

D'entrée de jeu, le ton est donné: une voix d'homme récite le Notre Père tandis que deux carabines sont pointées sur un daim dans une forêt enneigée. Coup de feu, la bête s'abat, le père félicite son jeune fils. Au rétroviseur du pick up des chasseurs, une croix. Il va être question de pardon, de culpabilité, de vengeance...
Dans la banlieue de Boston, le jour de Thanksgiving, Keller et Grace Dover (Hugh Jackman et Maria Bello), accompagnés de leur petite Holly (Melissa Leo), vont partager la dinde chez leurs voisins afro-américains, Franklin et Eliza Birch (Terence Howard et Viola Davis) et leur petite Joy (Kyla Drew Simmons). Les fillettes sortent pour s'amuser mais disparaissent. Un seul indice: un mobile home avait stationné dans les parages. Le détective Loki (Jake Gyllenhaal) est chargé de l'enquête. Le véhicule est son chauffeur Alex Jones (Paul Dano) sont trouvés, mais l'homme, à l'âge mental d'un enfant de dix ans, est relâché faute de preuves, à la grande fureur de Keller qui mène sa propre enquête, résolu à faire justice lui-même. Les jours passant, les chances de retrouver les fillettes diminuent...
Le réalisateur québécois Denis Villeneuve (dont nous avons aimé Incendies) livre un thriller bien ficelé, parfois un peu tiré par les cheveux mais non dénué de suspens. L'atmosphère rappelle celle de The Pledge et de Zodiac. Les coups de théâtre ne manquent pas, le duel entre le père dévasté et le policier fait des étincelles et l'on n'est pas surpris de voir à quelles extrémités intolérables peut conduire une rage aveugle. Le film est toutefois émoussé par sa longueur excessive et par un final peu réaliste compte tenu du contexte.