L’Arbre et le Nid

Comment et où donner naissance à son enfant? La cinéaste canadienne Valérie Pouyanne se pose en militante et préconise un accouchement des femmes à domicile, avec l’assistance d’une sage-femme. Elle nous dit qu’au Québec – la faiblesse du film est peut-être de s’être strictement focalisé sur les pratiques québécoises – 98% des femmes accouchent à l’hôpital. Elle ajoute qu’un enfant sur trois naît par césarienne, que l’anesthésie péridurale est pratiquée deux fois sur trois, et qu’on recourt trop souvent à la provocation médicale. Un mouvement féministe s’est créé au Québec, qui s’efforce de contrebalancer cette tendance. De plus en plus de couples choisissent des modalités plus personnelles, en décidant que l’accouchement se fera à la maison.

La cinéaste donne la parole à plusieurs mères (à quelques pères aussi), à des sages-femmes, des médecins, des sociologues qui discutent de cette nouvelle orientation, relevant les risques liés à une médicalisation trop poussée qui pourrait entraîner, in fine, des modifications du fonctionnement social lui-même. L’argumentation est intéressante, mais à force de répéter toujours la même chose, le film fait long feu.

L’Arbre et le Nid bute par ailleurs sur la difficulté qu’il y a à trouver des images adéquates pour illustrer un tel propos: interviews, scènes d’accouchement, portraits de nourrissons, beaux paysages pour meubler le reste, musique très présente, tout cela ressemble souvent à du remplissage. Sans compter plusieurs scènes filmées, extraites d’une pièce de théâtre (sur le même sujet), qui tombent comme des cheveux sur la soupe. La réflexion est digne d’intérêt, mais ce film militant n’évite pas de multiples redites.