Les amants du Texas

Inséparables depuis l’enfance, Bob (Casey Affleck) et Ruth (Rooney Mara) deviennent des malfrats à la petite semaine. Jusqu’au jour où un braquage tourne mal et se termine par une fusillade au cours de laquelle la jeune femme blesse un policier. Le couple se rend à la police et Bob s’accuse à la place de celle qu’il aime et qui vient de lui apprendre qu’elle est enceinte. Sous les verrous, il n’a qu’une idée en tête: s’évader pour rejoindre sa petite famille. Quand il réussit à s’échapper de prison quatre ans plus tard, rien n’est comme il l’a imaginé. Avec la police aux trousses mais aussi les membres d’un gang qui veulent sa peau - on ne sait diable pas bien pourquoi! -, il cherche à rejoindre son amoureuse qui l’attend stoïquement mais qui, rongée par la culpabilité et devenue une véritable  mère poule, mène une existence bien rangée dans son village, sous le regard attentif et protecteur d’un jeune policier. Plus question pour elle d’une vie de cavale.

Dès les premières images, on pense à la fois à Bonnie and Clyde d’Arthur Penn et au premier film de Terrence Malik, La ballade sauvage, qui retraçait l’équipée sanglante de deux amants. Mais avec David Lowery, le film s’enlise dans une lenteur trop appuyée et la vacuité du scénario peine à nous tenir en haleine. Certains plans très contemplatifs, censés nous montrer l’évolution intérieure de chacun des deux amants, sont noyés par un flot musical envahissant. Entre le film de gangsters, la romance rurale et l’ode à la nature et aux vastes étendues texanes éclairées d’une superbe lumière, le réalisateur n’a pas réussi à faire son choix. De cette hybridation des genres naît un long métrage aux images superbement photographiées mais terriblement plat.