Jeune et jolie

Affiche Jeune et jolie
Réalisé par François Ozon
Titre original Jeune et jolie
Pays de production France
Année 2013
Durée
Musique Philippe Rombi
Genre Drame
Distributeur filmcoopi
Acteurs Géraldine Pailhas, Frédéric Pierrot, Johan Leysen, Marine Vacth, Fantin Ravat
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 685
Bande annonce (Allociné)

Critique

 

Avec une rigueur distante et une pertinence dérangeante, François Ozon fait le portrait d’une jeune lycéenne de 17 ans qui se prostitue avec des hommes d’âge mûr rencontrés sur le Net, avant de rejoindre comme si de rien n’était le cocon familial. Isabelle (Marine Vacth) cherche-t-elle à éprouver son pouvoir sur les hommes après avoir perdu sa virginité et ses illusions sur l’amour dans les bras d’un piètre amoureux de vacances? Veut-elle savoir ce qu’elle vaut dans un monde où tout se monnaie? Se prostituer dans des hôtels chics est-elle sa façon de vivre son mal-être d’adolescente paumée?

«On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans», écrivait Arthur Rimbaud. François Ozon insère les vers du poète dans son film par le biais d’un cours de littérature que suit la jeune lycéenne, dont personne ne soupçonne la vie parallèle. «Les choses ont changé depuis ma propre adolescence, notamment les moyens de communication très actifs dans la découverte de la sexualité: portables, internet. Je me suis donc renseigné, j’ai rencontré des policiers de la brigade des mineurs, d’autres spécialisés dans les nouvelles prostitutions», explique François Ozon dans une interview au sujet de la genèse de son film qui a été présenté en sélection officielle au dernier Festival de Cannes.

La façon que le cinéaste a d’arpenter sans complaisance les territoires de l’adolescence aujourd’hui frappe fort. Si le film s’ouvre sur des scènes assez crues, mais jamais pornographiques, entre l’adolescente au corps de nymphe et ses clients argentés et chenus, il s’attache rapidement à cerner le mystère de la jeune fille, de son mal-être, et l’on se prend à vouloir aider cette gamine paumée, comme détachée d’elle-même, à comprendre les raisons profondes de son comportement énigmatique et dangereux. Et l’on se pose une question: soi-même, aurait-on été aussi aveugle que la mère de la jeune fille, et n’aurait-on à aucun moment soupçonné la double vie de l’ado qui vit sous le même toit que soi?  De sa voix mélancolique, Françoise Hardy donne par ses chansons le ton des quatre saisons du film.

Nicole Métral


Désireux de filmer la jeunesse d'aujourd'hui, Ozon s'arrête cette fois-ci sur une jeune fille qui découvre la transformation de son corps. Après avoir perdu sa virginité lors des vacances, Isabelle choisit de se prostituer ponctuellement pour découvrir plus encore la sexualité (hors tout sentiment) et le désir de l'autre (homme mûr, voire âgé). Aucun impératif financier ne l'invite à emprunter ce chemin dangereux qui s'étend sur quatre saisons, rythmé par quelques chansons de Françoise Hardy et le poème de Rimbaud «On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans». Jeux de regards et de jugements (de sa mère notamment), décors, aveux et mensonges sont au cœur de ce film qui soulève de fortes questions, mais qui l'eussent été peut-être plus encore si l'expérience d'Isabelle ne se liait à une découverte ratée de la dimension sexuelle de la vie et s'il ne souffrait pas de passages «téléphonés» et de personnages secondaires quelque peu caricaturaux.

 Serge Molla

 

Daniel Grivel

Appréciations

Nom Notes
14
Daniel Grivel 11
Georges Blanc 12
Serge Molla 13
Nadia Roch 11
Antoine Rochat 11
Anne-Béatrice Schwab 17