Ma mère, moi et ma mère

Wayne Wang, réalisateur né à Hong Kong, s'est fait un nom avec LE CLUB DE LA CHANCE et SMOKE. Il se lance ici dans une comédie dramatique et familiale gentiment enlevée, dont l'intérêt réside notamment dans le recours à Susan Sarandon, inoubliable Soeur Helen Prejean dans LA DERNIERE MARCHE, et à Natalie Port­man, reine Amidala dans STAR WARS EPISODE 1 - LA MENACE FANTÔME, toutes deux montrant qu'un registre plus léger leur convient aussi.

Adele August (Susan Sarandon) se morfond dans une bourgade du Wisconsin avec un second mari gentil mais peu enthousiasmant. Elle rêve d'une vie plus scintillante et reporte ses espoirs sur sa fille de quatorze ans, Ann (Natalie Portman). A bord de son bien le plus précieux, une vieille limousine Mercedes, elle se rend à Beverly Hills, où elle compte pousser l'adolescente dans une brillante carrière cinématographique.

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Ann, excédée par le style tapageur de sa mère, reste attachée à ses racines, et la vie californienne n'est pas aussi enchanteresse que sur les cartes postales ou dans les séries télévisées. Adele galère tant et plus, ramant entre un emploi précaire, des factures impayées et des déménagements à la cloche de bois. En fin de compte, ces tribulations - et, malgré tout, l'optimisme maternel inoxydable -, fortifient l'adolescente et la font mûrir, la rendant capable de prendre sa destinée en main.

MA MERE, MOI ET MA MERE hésite constamment entre drôlerie et sérieux. Ça traîne un peu les pieds, l'émotion demeure superficielle, mais les comédiennes tirent bien leur épingle du jeu. Si l'impressionnante filmographie de Susan Sarandon n'en sort pas considérablement enrichie, Natalie Portman semble appelée à porter durablement ses promesses.