Michael Kohlhaas

Affiche Michael Kohlhaas
Réalisé par Arnaud des Pallières
Pays de production France, Allemagne
Année 2013
Durée
Musique Martin Wheeler, Les Witches
Genre Drame, Historique
Distributeur agorafilms
Acteurs Bruno Ganz, Delphine Chuillot, Mads Mikkelsen, Mélusine Mayance, David Kross
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 685
Bande annonce (Allociné)

Critique

Heinrich von Kleist publie en 1810 ce classique de la littérature allemande, livre de chevet de Kafka, dit-on. Il raconte l’histoire vraie d’un riche marchand du Brandebourg qui n’a pas hésité à lever une armée afin de réparer le tort qui lui avait été fait. Volker Schlöndorff en a réalisé un film sorti en 1969, avec Anna Karina dans le rôle d’Elisabeth Kohlhaas. Arnaud des Pallières reprend le sujet et le transpose en France, dans les Cévennes.
Au XVIe siècle, Michael Kohlhaas (Mads Mikkelsen) revient chez lui lorsque, pour la première fois sur cette route, un péage est levé par un jeune baron. Il n’obtient le passage qu’en laissant son valet et deux chevaux en garantie. Peu de temps après, son valet revient blessé; les chevaux restés chez le baron sont maltraités. Le marchand porte plainte, en vain. Sa femme (Delphine Chuillot), partie intercéder auprès de la suzeraine, est assassinée. Kohlhaas déclare alors la guerre au baron et à ceux qui le protègent, s’opposant ainsi à la société entière.
Ce récit contient un souffle épique: entrer en guerre au nom de la justice contre l’ordre établi dénote un caractère fort, exigeant et droit qu’incarne bien Mads Mikkelsen. Pourtant, le film n’atteint pas cette puissance, les combats et les chevaux étant plus présents que la grave question dénoncée par le marchand. La grandeur des paysages cévenols n’y peut rien non plus.
La mise ne scène pèche par des images complaisantes et  l’histoire se déroule au premier degré. Une séquence, pourtant alerte l’esprit. Celle où Kohlhaas rencontre un théologien protestant (Denis Lavant) – Luther chez Heinrich Von Kleist. Le nœud du thème se noue alors, le temps d’un débat en quelques plans. Mais le réalisateur n’insiste pas, préférant retourner à l’action et donner son Michael Kohlhaas  à la catégorie des beaux  films d’aventure.

Geneviève Praplan

 


 

Un an après La chasse (Prix oecuménique au Festival de Cannes en 2012), Mads Mikkelsen revient en incarnant Michael Kohlhaas, Allemand établi marchand de chevaux dans les Cévennes au XVIe siècle. Le film est inspiré d'un roman de Heinrich von Kleist narrant l'histoire d'un commerçant victime de l'injustice d'un seigneur et ayant mis une province d'Allemagne à feu et à sang pour obtenir réparation. Ici, c'est l'instauration arbitraire et indue d'un péage ainsi que la confiscation de deux chevaux qui déclenche les hostilités; droit, rigoureux, inflexible, Kohlhaas veut faire triompher ses droits contre les privilèges auxquels s'accrochent des nobliaux. Après l'assassinat de sa femme, il lève une petite troupe et porte sa vengeance au château. Saisie, la justice lui octroiera certes des dédommagements d'une part, mais le condamnera à mort d'autre part.
Dans ce «southwestern» cévenol, l'acteur danois campe un huguenot austère et exigeant aussi bien avec lui-même qu'avec les autres. Le spectateur a droit à de magnifiques paysages et à des éclairages veloutés, mais aussi à une reconstitution parfois approximative. Il ne reconnaîtra peut-être pas Bruno Ganz en gouverneur mais s'amusera à voir Denis Lavant, le transformiste de Holy Motors en théologien sévère...

Daniel Grivel

Daniel Grivel

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Daniel Grivel 11
Serge Molla 12
Anne-Béatrice Schwab 13