Le congrès de futurologie

Affiche Le congrès de futurologie
Réalisé par Ari Folman
Titre original The Congress
Pays de production U.S.A.
Année 2013
Durée
Musique Max Richter
Genre Animation, Science fiction
Distributeur pathefilms
Acteurs Robin Wright, Harvey Keitel, Paul Giamatti, Danny Huston, Jon Hamm
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 684
Bande annonce (Allociné)

Critique

Cinq ans après Valse avec Bachir (2008), «documentaire d’animation» très réussi, voici le dernier film du cinéaste israélien Ari Folman. Adaptation libre d’un roman de science-fiction (Le Congrès de futurologie) de Stanislas Lem, ce long métrage est moins convaincant, s’égarant entre réel et virtuel.
La première partie démarre pourtant bien. L’actrice Robin Wright (dans son propre rôle) apprend par la bouche de son vieil agent Al (excellent Harvey Keitel) qu’elle n’est qu’une comédienne ratée, qu’elle a gâché sa vie à cause de la maladie de son fils. Les temps ont changé, lui dit-il, et le cinéma va faire de même: les acteurs en chair et en os vont être remplacés par des «alias» et des images numérisées.
La Miramount propose donc à l’actrice d’être «scannée», ce qui permettrait à cette «Major» hollywoodienne d’utiliser son image comme elle l’entend, en particulier dans tous les films commerciaux de piètre qualité auxquels Robin Wright avait toujours refusé de participer. Cela à la condition bien sûr qu’elle abandonne son métier d’actrice pendant une vingtaine d’années. Robin Wright va ainsi accepter, à 44 ans, de vendre son image, et de laisser son double numérisé faire carrière à sa place, au gré des modes et des caprices des studios.
Passé cette (bonne) première partie du film, très bavarde par ailleurs, mais où se côtoient encore mélodrame, satire et réflexion sur la condition de l’acteur, Le Congrès de futurologie part à la dérive. La deuxième partie - on se situe 20 ans plus tard - donne libre cours à un cinéma d’animation qui vient brouiller les pistes. On découvre un monde bizarre, contrôlé par des forces occultes ou par le biais de multiples drogues. Les univers parallèles et hallucinatoires se bousculent, les temps se chevauchent et Robin Wright se transforme en une créature effarée, à la chevelure raide et blanche, se définissant elle-même comme «une Cendrillon sous héroïne et une princesse égyptienne qui aurait raté son chignon». Le film quitte un sujet qui aurait pu se révéler intéressant (l’avenir du cinéma et de ses images) au profit d’un tableau confus d’un monde souvent cauchemardesque où s’embourbe le réel (la vérité ?) et le virtuel (présenté comme un remède permettant à chacun de se reconstruire).
 Le Congrès de futurologie est un film hybride, et trop complexe : Ari Folman donne l’impression d’avoir été victime de son imagination.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 12
Daniel Grivel 13