André Dussolier en vieux dur, Nathalie Baye en catcheuse qui vous met au tapis en moins deux, ça paraît très improbable. Ajoutez-y une rousse flamboyante (Audrey Fleurot) qui épate sur le ring avec sa plastique et ses prises d’enfer et Marilou Berry en petit oiseau blessé par la vie qui se fait catcheuse pour renouer avec son jeune fils dont elle est séparée depuis des années: pour son premier long métrage, Marc Rudnicki n’a pas hésité à frapper fort avec un casting inattendu et une histoire déjantée sur fond très funky.
Résultat: on y croit à moitié, à cette histoire de caissières d'hypermarché qui font du catch pour s'évader de leur quotidien, mais on ne peut s’empêcher de rire en suivant leur métamorphose, de séances d’entraînement en journées derrière leur caisse enregistreuse, déguisées en Alsaciennes, choucroute en promotion oblige! Malmenées par la vie, ces femmes prennent leur revanche en épatant la galerie sur un ring et regagnent l’estime de soi tout en se tricotant une famille d’élection. Le côté social de la comédie fait mouche. Le catch en soi, truqué ou non, est un sport-spectacle avec un côté exhibitionniste fait pour plaire aux voyeurs que j’exècre, surtout quand il s’agit de femmes qui montent sur le ring. Mais bon, l’humour un rien british qui traverse le film adoucit les coups et fait sourire de bout en bout.