La marque des anges - Miserere

Trois bons acteurs - Gérard Depardieu, Thierry Lhermitte, Marthe Keller -  et un roman de Jean-Christophe Grangé (Miserere, Albin Michel, 2008)  constituent la base de ce film policier très ambitieux. Sylvain White tourne au Maroc, en Allemagne, en Belgique, en France… Le scénario implique Israël, le Chili, les Nazis et des faits réels sur lesquels il greffe sa fiction. L’idée de  l’arme du crime est présente dans le livre qui a fait la célébrité de Günter Grass,  Le tambour (1959) adapté vingt ans plus tard au cinéma par Volker Schlöndorff. Le Miserere évoqué en titre a été écrit au XVIIe siècle par Gregorio Allegri; chanté a cappella, il était confié aux castrats pour ses sonorités les plus aiguës.
Cela fait beaucoup d’éléments, beaucoup de références… Pour autant, le film ne se hisse pas au niveau qu’on pourrait en attendre. Sylvain White cherche à innover dans le filmage et la mise en scène, on lui en sait gré. Le récit, lui, semble écrasé par son origine historique. Toutefois, selon le réalisateur, «l’âme du film est l’amitié que deux policiers parviennent à développer»; on peut regretter qu’il ne se soit pas concentré sur ce thème à travers une histoire plus simple. Surtout que les fondements les plus usés du genre – les susceptibilités entre policiers notamment – ne sont pas oubliés.
Kasdan (Depardieu) a pris sa retraite lorsqu’il se trouve appelé pour un crime commis dans sa paroisse. Le directeur de la chorale, un Chilien, a été assassiné d’étrange façon. Son jeune ami tremble de peur et ne tarde pas à être abattu lui aussi. Kasdan mène l’enquête «au noir», bientôt rejoint par Salek (Joey Starr), un agent d’Interpol au passé très obscur…