Old is the New

Le premier film de deux réalisateurs issus de l'immigration italienne a été tourné aux Pouilles, dans la région de Salento, talon de la botte italienne. Jessye (Chingsum Luk), jeune Chinoise, débarque d'une micheline dans une petite gare perdue au milieu de nulle part et, traînant son trolley derrière elle, gagne un village où elle essaie de trouver Franco (Franco Nuzzo), sa chambre d'hôtes et sa voiture de location. Bien que ne parlant pas un traître mot d'italien - et les autochtones n'entendant pas l'anglais -, elle finit par y parvenur. Travaillant pour l'Office national du tourisme de son pays, elle prospecte les potentialités locales pour ses compatriotes. Peu à peu, elle s'initie à la langue de Dante, fraternise avec Salvatore (Salvatore Cotardo), propriétaire d'un petit bar et clarinettiste passionné de jazz, les photos d'Eric Dolphy, John Coltrane et autre Lester Young en témoignent, se fait draguer par Rocco (Rocco De Santis)... Elle découvre le griko, dialecte grec ancien en voie de disparition (seules deux petites communautés grikophones subsistent, en Calabre et dans les Pouilles) et la musique folklorique du cru.
Le récit est ponctué par les témoignages d'une vieille villageoise et de Salvatore ainsi que par des considérations sur la présence croissante de Chinois en Italie. On ne sait pas trop bien où les réalisateurs veulent en venir. Si l'on tente d'interpréter le titre, on peut éventuellement en déduire que l'avenir touristique de la région de Salento, c'est de faire du neuf avec du vieux...