Diaz – Un crime d’Etat

En juillet 2011, la ville de Gênes reçoit le G8 et 300'000 altermondialistes venus y organiser un contre-sommet. Des manifestations éclatent, déclenchant une véritable guérilla urbaine et entraînant la mort d’un jeune homme. Blessés, arrestations, dégâts: le bilan est lourd. Le 21 juillet, 300 policiers font irruption dans l’école «Diaz-Pascoli» qui accueille le centre de presse du Forum Social: 93 personnes sont arrêtées et transférées dans la caserne de police de Bolzaneto où elles subissent violences et exactions pendant trois jours, avant d’être expulsées du pays. Quelque 75 policiers seront condamnés lors de procès ultérieurs, mais celui concernant le décès du jeune manifestant n’aura jamais lieu.
Ces événements sont restés un sujet très sensible en Italie: onze ans plus tard, aucune chaîne de TV n’a voulu coproduire DIAZ, qui a dû être tourné en Roumanie, et aucun grand distributeur italien n’a voulu le prendre en charge.
Dans la lignée peut-être d’un cinéma politique italien (celui de Petri, Rosi ou Bertolucci), le cinéaste Daniele Vicari a décidé de mettre en scène, avec des acteurs venus de toute l’Europe, cette page très controversée de l’histoire de son pays. Utile piqûre de rappel historique sans doute, son film, très violent par moments, restitue-t-il fidèlement les débordements décrits? Rayon matraquages, rien n’est épargné au spectateur, mais sur les détails des événements qui sont à l’origine de ces excès, le cinéaste ne dit pas grand-chose. Et l’épilogue (responsabilités des autorités politiques, informations sur les procès ultérieurs) est escamoté.