Cendres d'Angela (Les)

Affiche Cendres d'Angela (Les)
Réalisé par Alan Parker
Pays de production U.S.A., Irlande
Année 1999
Durée
Musique John Williams
Genre Drame
Distributeur United International Pictures (UIP)
Acteurs Robert Carlyle, Emily Watson, Ronnie Masterson, Joe Breen, Ciaran Owens
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 389
Bande annonce (Allociné)

Critique

Tiré du roman autobiographique de Frank McCourt, ce film décrit l'enfance tragique de ce petit Irlandais de Limerick. Pour faire face aux critiques des habitants de cette petite ville du Sud, l'écrivain a déclaré: «Ce livre n'est pas un réquisitoire contre une ville, il ne parle pas de Limerick, mais de la misère».

On ne peut mieux décrire le film d'Alan Parker tourné pour l'essentiel à Dublin et à Cork. La famille McCourt, après avoir tenté l'émigration aux USA, revient au pays dans les années 30. C'est là, dans le plus grand dénuement, entre un père alcoolique et chômeur, une mère qui se prostitue pour payer le loyer, des frères et soeurs qui meurent de la tuberculose, que va grandir Frank jusqu'au jour où, convaincu qu'il n'y a point d'avenir pour lui dans ce pays, il retourne aux USA.

Le réalisateur - auteur en 1990 de COMMITMENTS dont l'action se déroule en Irlande - s'est efforcé d'être fidèle au récit et à l'atmosphère particulière de ces quartiers pauvres qu'il parvient à recréer grâce aux talents de ses collaborateurs. Face aux images misérabilistes d'un film qui dure 2 h 20, on comprend que certains habitants de Limerick aient affirmé que McCourt avait noirci ses souvenirs d'enfance. C'est vrai que l'oeuvre est pesante. Toutefois l'écrivain déclare: «Lorsque vous prenez l'habitude de vivre avec rien, un rien vous satisfait. Nos rêves se limitaient à un bol de soupe». C'est peut-être bon à entendre aujourd'hui quand richesse côtoie pauvreté, quand la consommation des uns n'élimine en rien la famine des autres.

On ne peut s'empêcher de penser qu'il y a dans cette oeuvre forte un règlement de compte dont l'Eglise et les institutions sociales font les frais. Ce n'est pas l'aspect le moins pénible de ce film. Il ne faut pas se voiler la face. L'Irlande très catholique se montre particulièrement insensible au sort des plus petits. On se réjouit à l'idée que les mentalités ont changé. L'histoire racontée se passe dans les années difficiles de la guerre de 39-45. Cela explique mais n'excuse rien.

Maurice Terrail