Le mur invisible

Affiche Le mur invisible
Réalisé par Julian Roman Pölsler
Pays de production Autriche, Allemagne
Année 2012
Durée
Genre Drame
Distributeur filmcoopi
Acteurs Martina Gedeck, Wolfgang Maria Bauer, Karlheinz Hackl, Ulrike Beimpold, Hans-Michael Rehberg
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 680
Bande annonce (Allociné)

Critique

Ayant passé une nuit dans une maison de chasse en plein cœur des montagnes, une femme découvre au matin qu’un mur invisible et inexplicable l’empêche de quitter cette vallée, et la coupe du monde extérieur et de ses habitants…
En voyant le titre français de ce film, on pourrait croire à un remake de celui d’Elia Kazan de 1947. Et en en lisant le résumé, on pense à un mélange entre la Quatrième dimension et Stephen King. En fait, ce film est adapté du roman le plus célèbre de l’auteur autrichienne Marlen Haushofer, qui fut publié dans les années 60. Et nous assistons  à une version moderne de l’histoire de Robinson Crusoë.
Le film s’ouvre sur le visage de cette femme, dont on ne connaît pas le nom, seule dans une maison en bois, qui écrit son journal. En voyant la pile de feuilles manuscrites à côté d’elle, on découvre qu’elle fait cela depuis très longtemps. C’est ensuite, grâce à des flash-backs, que nous comprenons son histoire. Un matin, elle s’est retrouvée prisonnière et seule, incapable de communiquer avec le monde (existe-t-il encore?) Ayant passé par toutes les étapes (incompréhension, colère, peur, tristesse), elle va petit à petit accepter sa nouvelle vie, et surtout trouver les petits actes quotidiens qui lui donneront le cran et la motivation de la vivre. De la même façon que son illustre ancêtre, cette Robinson moderne va ainsi organiser son temps, tenir son journal, s’occuper des quelques animaux qui l’entourent, remonter son horloge tous les jours. Et se trouver des occupations régulières afin de ne pas devenir folle.
Les métaphores ne manquent pas. On pense bien sûr aux trésors de courage et d’imagination qu’un être humain peut déployer pour vivre avec une maladie, pour se remettre d’un deuil ou d’un coup dur. En plus d’être un hommage à la volonté et à la persévérance humaine, cette histoire est également une ode à la nature, à la simplicité et aux animaux. C’est en effet grâce à cette vache qui la nourrit et à ce chien qui l’accompagne que cette femme va finalement, malgré cette situation désespérée, faire d’un mal un bien, et trouver le courage de se rapprocher, pourquoi pas, du bonheur.
Tourné dans les splendides décors naturels des montagnes autrichiennes, ce film offre un rôle en or à l’actrice Martina Gedeck (vue dans LA VIE DES AUTRES et épouse du réalisateur suisse Markus Imboden), qui le porte entièrement sur ses épaules. Il réussit habilement à maintenir le suspense, malgré quelques petites longueurs. Il nous offre une formidable leçon de vie et de courage. Le plus émouvant est finalement que, de même que Robinson, une fois sa nouvelle vie esquissée, ne guette plus les éventuels bateaux au large, cette femme se désintéresse de ce mur invisible. Peut-être a-t-il disparu? On ne le saura jamais, et elle non plus.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Daniel Grivel 15
Nadia Roch 14
Philippe Thonney 15