La maison de la radio

Affiche La maison de la radio
Réalisé par Nicolas Philibert
Pays de production France
Année 2012
Durée
Genre Documentaire
Distributeur inconnu
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 677
Bande annonce (Allociné)

Critique

Les Français l’appellent la Maison ronde. Selon le point de vue, la tour Eiffel guigne derrière ses façades. A l’intérieur, c’est à peine si le repos prend le dessus, au cœur de la nuit. Y travaillent des centaines de journalistes, techniciens, producteurs, secrétaires, documentalistes. Ajoutés à tous ceux qui s’occupent de son entretien, de son administration, de son développement. Sans parler des dizaines d’invités qui y viennent tous les jours... Nicolas Philibert s’y est promené pendant six mois. Il a capté avec sa caméra ce que les auditeurs ne voient pas, ne savent pas, ne soupçonnent pas. Selon lui, l’absence d’images est la raison pour laquelle on aime la radio, parce qu’elle donne libre cours à l’inventivité, à l’identification, mais encore au voyage, dans tous les points de globe. Filmée, l’activité des studios ne va-t-elle pas s’en trouver démystifiée au risque de désenchanter le public? Absolument pas. Cherchant à faire comprendre la spécificité du travail qui s’y fait, le réalisateur d’ÊTRE ET AVOIR donne à comprendre «cette relation bien particulière à la voix, à la parole, à la langue, aux sons, au silence, à l’écoute. Et au-delà, c’est ce rapport au monde qu’il s’agit d’explorer.» L’image s’attache donc au micro et ce que l’auditeur entend, le public du documentaire le voit. Nicolas Philibert n’explique pas, ne dialogue pas avec les protagonistes, n’interrompt jamais le travail. Il ne fait qu’enregistrer ce qui se passe, les émissions en cours, en direct ou en différé, avec leurs recherchistes ou leurs programmateurs musicaux, leurs ajustements ou leurs répétitions. Voici soudain le visage de celui qu’on écoute régulièrement depuis chez soi. En voici beaucoup d’autres aux voix inconnues, le regard figé sur l’écran. Voici une journaliste aveugle qui écrit en braille le texte des informations qu’elle confiera au micro dans un instant… C’est à une découverte intéressante qu’invite Nicolas Philibert, sensible, ouverte, multiple. Une découverte qui semble faire la preuve d’un travail passionnant. Mais on se doute bien que le montage a mis de l’ordre dans les bouts de film et choisis les meilleurs morceaux. Qu’importe, pour le spectateur, c’est un plaisir!

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Daniel Grivel 15