Effets secondaires

Steven Soderbergh est un réalisateur malin. Il parvient à titiller notre curiosité et à maintenir notre intérêt en éveil jusqu’au bout, malgré la confusion produite par un scénario alambiqué. Une deuxième vision s’imposerait même pour arriver à entrer dans les méandres d’une intrigue tarabiscotée avec des personnages aux parcours sinueux, voire tordus.

Aussi, pour vous éviter un résumé réducteur, disons que ce thriller psychologique nous plonge dans un monde où certains prescrivent les médicaments censés soigner divers troubles du comportement et de l’esprit humains et où d’autres, supposés malades, sont censés prendre ces médicaments… Il y donc les vendeurs qui inondent le marché et entretiennent le mirage du mieux-être et de la guérison à grand renfort de publicité trompeuse, les médecins qui sont complices de ce business en prescrivant les produits, et les consommateurs qui en éprouvent et subissent les effets.

Cette thématique est bien sûr passionnante, mais le scénariste y superpose une intrigue où l’on se perd, avec une sombre machination et un échafaudage machiavélique basé sur la simulation. Presque toutes et tous simulent, dissimulent et mentent. Arnaque géante, délits d’initiés, escroqueries, assassinat et passion. Et in fine pourquoi tout cet imbroglio? Pour l’argent, pardi!

Avec Sexe, mesonges et video, palmé à Cannes en 1989, Soderbergh avait suivi et pisté un seul lièvre, et il avait fait fort avec un film très abouti. Dans ce dernier opus, il en poursuit plusieurs et c’est trop: les traces s’embrouillent et se perdent. Mais c’est bien ficelé et, en sus, avec de grands acteurs au sommet de leur forme.