Ai WeiWei : Never Sorry

Né en 1957, Ai Wei Wei est un artiste chinois reconnu sur le plan international pour la qualité de ses œuvres et son talent protéiforme; il a notamment travaillé avec les architectes suisses Herzog et de Meuron à la construction du «Nid de poule», le stade des Jeux olympique de Pékin 2008. Ai Wei Wei est aussi célèbre pour ses prises de position courageuses face à la dictature communiste.

Alison Klayman est une journaliste et documentariste étasunienne. En séjour en Chine de 2006 à 2010, elle y rencontre Ai Wei Wei et lui consacre son premier court métrage, à l’occasion d’une exposition à Pékin. Cela ne suffit pas, elle s’engage dans un documentaire qui doit révéler au public occidental qui est cet homme étonnant. «En apprenant à le connaître, j’ai compris qu’il était véritablement engagé dans des activités subversives et risquées, tout en étant très vigilant à défendre la liberté sous toutes ses formes.» Comme son père avant lui – Ai Qing était un poète résistant-, Wei Wei dit ce qu’il pense en usant au maximum des moyens de communication électroniques. Son art est son expression, il parle et ses œuvres renchérissent. «J’ai peur, peut-être plus peur que tous les autres, avoue-t-il. C’est pour cela que j’ai plus de courage.» Ai Wei Wei subit des tracasseries quotidiennes et aujourd’hui, il ne peut plus quitter la Chine.

C’est un beau portrait, sensible et bien filmé, qu’Alison Klayman offre au grand public. Outre l’homme, ses qualités et son indépendance d’esprit, l’originalité de son travail, c’est le sens de l’expression artistique qu’elle démontre: l’art selon Wei Wei n’a de raison d’être que dans l’engagement.