Gambit

GAMBIT est la reprise d’UN HOLDUP EXTRAORDINAIRE (1966) de Ronald Neame, avec Shirley MacLaine et Michael Caine, auxquels les Québécois avaient déjà donné le titre de Gambit. Réécrit par les frères Cohen, le scénario subit des transformations de détails et des ajouts voulus cocasses, mais pas toujours heureux.

Harry Dean (Colin Firth) administre la collection d’art du milliardaire londonien Lionel Shabandar (Alan Rickman). Ne supportant plus le pédantisme et le mépris de son patron, il décide de lui jouer un méchant tour, échanger un original de Monet contre une copie réalisée par son ami faussaire (Tom Courtenay). Avec la complicité d’une Texane inculte et vulgaire, mais championne de rodéo (Cameron Diaz), le plan est parfait. Toutefois, la réalité se montrera moins lisse et Harry va devoir improviser…

Comédie autant que film policier, GAMBIT veut avant tout surprendre et faire rire. Il y parvient assez bien pour le premier; bien écrit, bien mis en scène, le récit n’est pas avare en surprises. Faire rire est plus difficile, et sur ce point la réussite est inégale. La tonalité anglaise de l’humour convient parfaitement au comédien Colin Firth qui prouve son aisance à jouer dans des registres très différents. Les frères Cohen, eux, se laissent trop glisser dans le travers qu’ils ont manifesté dans l’écriture de précédents scénarios. Le mauvais goût ne les effraie pas et, au lieu de brider leurs idées loufoques, ils les laissent gâcher plusieurs séquences, aux dépens de la bonne comédie; policière que Gambit aurait pu être.