Spring Breakers

Entre deux années scolaires, la pause de printemps (Spring Break) permet aux étudiants américains de se rendre en Floride pour se détendre et faire la fête. Aussi quatre amies, avides de changements et impatientes de vivre de nouvelles expériences, partent concrétiser ce rêve. Commence alors une véritable descente aux enfers pour ces adolescentes, qui profitent de ce voyage pour faire des orgies de tous genres: sexe, drogue et alcool. Elles nagent dans un univers de violence, alternant jeux pornographiques et beuveries, utilisant les armes pour dominer et jouir du pouvoir que de tels actes leur procurent.

Présenté en compétition officielle à la dernière Mostra de Venise, ce film, très dur et profondément dérangeant, fait vraiment peur: il est le reflet d’une jeunesse américaine, élevée aux programmes de téléréalité, aux clips sur internet et aux consoles vidéo. Il met le doigt sur un phénomène de société alarmant: la glorification d’un monde de débauche, dans lequel toutes les valeurs ont disparu au profit de l’argent, du sexe misogyne (le corps n’est qu’un objet propre aux excès les plus avilissants), de l’alcool, des armes à feu procurant un faux pouvoir: le cauchemar américain dans toute sa splendeur!

On ne peut s’empêcher de s’angoisser pour cette jeunesse qui, en période de crise, est en éternelle recherche de sensations fortes, essayant d’échapper ainsi à une morosité et à un avenir incertain. L’horreur est de constater que ces adolescents ont une impression de liberté et de puissance; or, ils sont prisonniers d’une société décadente qui n’offre rien d’autre qu’un mirage de bonheur et qu’une illusion de réussite.