Just the Wind

JUST THE WIND... Juste un coup de vent... On découvrira en fait qu’il s’agit d’une tempête meurtrière et de la folie des hommes.

Le film de Benedek Fliegauf annonce la couleur dès le pré-générique: entre 2008 et 2009, huit personnes appartenant à la communauté hongroise des Roms (là-bas, on les appelle tsiganes) ont été tuées sans raisons apparentes. JUST THE WIND s’inspire directement de la violence de ces événements.

Le réalisateur place son récit en 2012: la nouvelle de l’assassinat d’une famille de Roms, dans un petit village de Hongrie, se propage rapidement, mais personne ne sait (ou ne veut dire) qui en sont les auteurs. Le film s’attache à une autre famille vivant dans la peur, à proximité du lieu du crime. Le père s’est exilé au Canada et a décidé que sa femme Mari (Katalin Toldi), son fils Rio (Lajos Sárkány) âgé de 11 ans, sa fille Anna (Gyöngyi Lendvai), quelques années de plus et le grand-père (György Toldi) doivent le rejoindre dès que possible. Vivant dans l’angoisse de la terreur raciste qui les entoure et se sentant abandonnée par la majorité silencieuse, la famille tente, vaille que vaille, de passer la journée. Mais chacun vit les brimades et les humiliations. A la nuit tombée, toute la famille se retrouve dans la petite cabane qui leur sert de gîte. Un petit vent - meurtrier - se lève... Le réalisateur hongrois décrit avec sobriété et efficacité cette journée placée sous le signe de la peur. L’atmosphère est proche du «pogrom».

Récompensé d’un Ours d’Argent au Festival de Berlin 2012, JUST THE WIND s’appuie sur une structure dramatique simple, proche d’une forme de monotonie narrative oppressante. Priorité est donnée aux petits gestes, aux regards, les dialogues se font rares et seuls quelques accords musicaux accompagnent les séquences importantes. JUST THE WIND est un film qui interroge et dénonce la folie raciale d’une certaine mafia hongroise. Le récit est sans concessions, l’horizon sans espoir, et le film ne craint pas d’interroger frontalement le spectateur.