Personne n'est parfait(e)

Affiche Personne n'est parfait(e)
Réalisé par Joel Schumacher
Pays de production U.S.A.
Année 1999
Durée
Musique Bruce Roberts
Genre Drame, Comédie
Distributeur Bac Films
Acteurs Philip Seymour Hoffman, Lisa Gerrard, Barry Miller, Chris Bauer, Skipp Sudduth
N° cinéfeuilles 388
Bande annonce (Allociné)

Critique

"L'EXPERIENCE INTERDITE, CHUTE LIBRE, BATMAN FOR EVER, Joel Schumacher est un bon artisan du film solide et bien ficelé. Il n'a pas perdu la main pour les scènes d'action de son nouveau long métrage, où sa caméra est aussi rapide et nerveuse. Mais il sait également adopter un ton plus intimiste, dans un sujet qui requiert une certaine délicatesse et qui pourrait facilement verser dans un style CAGE AUX FOLLES version ""hard"".

Deux hommes que rien, à part le fait qu'ils logent dans le même meublé new-yorkais miteux, ne prédispose à se rencontrer, voient leurs destins se croiser. Walt Koontz (Robert De Niro), flic plutôt carré et macho à la retraite après une carrière émaillée de hauts faits et d'héroïsme, a pour voisin Rusty (Philip Seymour Hoffman, qui apparaît dans LE TALENTUEUX M. RIPLEY), jeune travelo présentateur dans une boîte de ""drag queens"", dont le voisinage bruyant et les amis trop voyants l'exaspèrent. Une nuit, une bagarre éclate dans l'immeuble: les gros bras d'un ""dealer"" cherchent un revendeur qui doit de l'argent à leur patron; Walt, qui veut s'interposer, est foudroyé par une attaque qui le laisse hémiplégique. Après avoir flirté avec le suicide, il prend, sur les conseils de son physiothérapeute, des leçons de chant pour sa rééducation. Son professeur sera Rusty...

Comme à son habitude, De Niro a soigné la préparation de son rôle afin de se mettre le mieux possible dans la peau d'un hémiplégique; ajoutez à cela le recours à divers artifices, et le résultat est très crédible. Quant à Hoffman, on le prend peu à peu en sympathie, comme le fait l'ancien policier, tant il donne d'épaisseur à un personnage qui aurait pu rester anecdotique ou caricatural. Les autres travestis ne déméritent pas, faisant sentir tout le désarroi qui peut se dissimuler sous les paillettes et les maquillages criards; quant aux personnages féminins, pour la plupart des filles vénales, ils touchent aussi par leur humanité.

La direction d'acteurs est efficace, les décors et les costumes sont bien conçus. Bien sûr, les méchants sont affreux, mais on a vite compris que l'histoire, loin de mettre en scène des enfants de choeur, évoque un microcosme de misères plus ou moins secrètes, où rien n'est simple."

Daniel Grivel