Virgin Tales

Affiche Virgin Tales
Réalisé par Mirjam von Arx
Pays de production
Année 2012
Genre Documentaire
Distributeur praesensfilm
Acteurs Jennifer Peedom
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 675

Critique

VIRGIN TALES surprend, déroute et lasse à la fois. Ce documentaire suisse-étasunien a bénéficié d’un budget confortable, les images sont parfaites, les cadrages léchés font penser à un téléfilm, les «acteurs» tiennent correctement leurs rôles, mais tout cela reste lisse et dépourvu de point de vue.

Les Wilson habitent à Colorado Springs. Le père est pasteur chrétien évangélique. Sa femme et lui ont amené leurs enfants - deux garçons et cinq filles - à prendre une décision de vie importante, celle de s’engager dans les liens de leurs (futurs) mariages sans avoir rien perdu de leur pureté, en s’interdisant toute liaison sentimentale avant de passer devant l’autel. Le film couvre une période de deux ans et les enfants-adolescents de la famille Wilson font part de leurs remarques. Le film est un voyage déconcertant dans un monde qui se veut immaculé, bourré de règles et de rites.

Cette communauté chrétienne évangélique prône une sorte de nouvelle révolution sexuelle, la chasteté apparaissant comme un remède et un antidote aux mœurs de notre société moderne. Les pères de famille auront un rôle important à jouer: ils devront chaperonner leurs filles dès l’âge de 13 ans et jusqu’au mariage… Le film tente de montrer comment la droite religieuse américaine - il y a quelques allusions furtives au Tea Party dans le film - se propose de préparer une jeune génération à réaliser une sorte d’utopie évangélique. On passe ainsi de «réunions de pureté» en conférences-information, des «Bals de la virginité» à des thés de dames ou des buffets garnis… Le propos n’est pas toujours clair: qu’est-ce que la virginité? quelque chose de physique, de spirituel, voire de politique? Ce mouvement religieux (Purity Ball) reste assez flou: rien n’est vraiment dit, par exemple, sur le passage dans la vie et ce qu’il y a au-delà du rite. La cinéaste Mirjam von Arx nous invite au questionnement, mais sans prendre parti, sans ouvrir le débat.

On relèvera une certaine superficialité dans les propos exprimés par les intervenants. Quid, par exemple, de la notion de liberté? Les parents font tout pour leurs enfants, y compris l’éducation scolaire à la maison: ces derniers verront-ils la nécessité de faire des études alors qu’on peut rester au chaud à la maison? Vivront-ils comme dans une bulle, avec une pensée unique? Et qu’en sera-t-il de la condition de la femme?

Note: 10

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 10
Georges Blanc 6
Daniel Grivel 9