Courage

Ceux qui ont aimé UN HIVER SANS FEU (Prix du cinéma suisse 2005) apprécieront davantage encore COURAGE. Réalisé avec des moyens modestes, porté par d’excellents acteurs, ce long métrage pose la question vieille comme le monde: «Suis-je le gardien de mon frère?»; tourné en Pologne, on perçoit d’ailleurs une imprégnation chrétienne, tant dans certaines scènes que dans des images symboliques.

Par une longue et minutieuse mise en place, on réalise qu’Alfred (Robert Wieckiewicz) et Jurek (Lukasz Simlat), s’ils sont frères, sont différents. Le premier est un peu matamore et égocentrique; le second, veuf et père de deux gosses, est plus profond. Tous deux dirigent une petite boîte de télédistribution fondée par leur père, patriarche qui continue de mettre son grain de sel malgré son hémiplégie. Un jour, à la suite d’une panne inopinée de voiture, ils doivent prendre le train, où ils assistent au harcèlement d’une jeune femme par de jeunes voyous. Jurek intervient, se fait tabasser et jeter hors du train, sous les yeux de son frère réagissant trop tard.

A partir de là, Alfred voit son monde se disloquer peu à peu. Sa version des événements est battue en brèche par une vidéo diffusée sur internet par les loubards, sa compagne prend soin du blessé hospitalisé, sa carapace se lézarde. Et c’est après s’être réveillé aux côtés de Jurek qui vient de mourir qu’il s’ouvre enfin aux autres.

L’air de rien, Greg Zglinski nous conduit vers l’amour du prochain; autrement dit, il nous invite à l’amour qui donne et qui se donne.

Note: 15