Django Unchained

Affiche Django Unchained
Réalisé par Quentin Tarantino
Titre original Django Unchained
Pays de production U.S.A.
Année 2012
Durée
Genre Western
Distributeur waltdisney
Acteurs Samuel L. Jackson, Leonardo DiCaprio, Jamie Foxx, Kerry Washington, Christoph Waltz
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 673
Bande annonce (Allociné)

Critique

Quentin Tarantino est avant tout un fou de cinéma. Dans ses jeunes années, employé dans une vidéothèque, il a ingurgité des milliers de films et s’est imprégné de tous les genres. Depuis, il aligne les hommages, dont INGLOURIOUS BASTERDS n’est pas le moindre. Avec DJANGO UNCHAINED, il se livre à un brillant exercice dans le style western - il a par ailleurs décroché le Golden Globe du Meilleur scénario.

Le titre est une double référence: à DJANGO (1966), western spaghetti de Sergio Corbucci avec Franco Nero - qui apparaît dans le film de Tarantino - et à HERCULES UNCHAINED, péplum de série B... C’est dire que la caricature, les excès et un humour plutôt noir (sans jeu de mots sur la couleur des esclaves...) sont au rendez-vous. L’histoire se déroule en 1858, deux ans avant la guerre de Sécession. Django (Jamie Foxx) est un esclave racheté et affranchi par le Dr King Schultz (Christoph Waltz, Golden Globe du Meilleur second rôle), dentiste allemand devenu chasseur de primes qui a besoin de lui pour identifier des bandits recherchés. C’est ainsi que les frères Brittle sont abattus, puis commence un compagnonnage insolite entre les deux hommes, qui traquent avec succès les criminels les plus redoutables du sud des Etats-Unis.

Vient se greffer une histoire de vengeance: Django veut à tout prix retrouver sa femme Broomhilda (Kerry Washington), vendue à Calvin Candle (Leonardo DiCaprio), richissime planteur du Mississippi. C’est l’occasion pour Tarantino de brosser le portrait de ces propriétaires désireux de ressembler à des aristocrates européens et habitant des demeures néoclassiques somptueusement décorées (une copie du buste de Néfertiti fait tache, le portrait de la reine égyptienne ayant été découvert en 1912...); Samuel L. Jackson est parfait dans le rôle de Stephen, vieux majordome noir singeant les propos et le comportement de son maître.

Certes, les giclées de sang ne manquent pas, et la fusillade dans le palais du planteur est paroxystique - mais elle est plus justifiée que les amoks émaillant la vie quotidienne des Etats-Unis d’aujourd’hui. Et les amateurs d’hémoglobine doivent «endurer» de longues et belles séquences de paysages désertiques et hivernaux...

Indéniablement, Tarantino aime le cinéma et sait s’en servir. Il connaît aussi la musique... Ses choix sont adaptés aux circonstances: Ennio Morricone pour le Dr Schultz, un negro spiritual pour Django encore dans les fers, et cela va jusqu’au rap. Spike Lee a claironné qu’il n’irait pas voir le film, l’esclavagisme ayant été un holocauste plutôt qu’un western spaghetti. A nos yeux, DJANGO UNCHAINED évoque le sujet sans pathos, le plaçant dans son contexte. Oui, ce n’est pas «La case de l’oncle Tom», oui, on est loin des marches pacifiques de MLK, oui, Mesdames et Messieurs, ces temps étaient durs.

Exercice de style, disions-nous, qui ne mérite ni les brassées d’éloges ni les rafales de critiques. Comme à son habitude, le réalisateur fait de l’art pour l’art et cède à ses marottes - mais on peut laisser à son actif le fait que son héros, une fois sa vengeance apocalyptique accomplie, ne poursuit pas sa chevauchée mortifère mais, avec sa femme qu’il a sauvée, fait face à un avenir incertain compte tenu de la malice des temps et des hommes.

Note: 13

Daniel Grivel

Appréciations

Nom Notes
13
Daniel Grivel 13
Georges Blanc 14
Anne-Béatrice Schwab 18
Philippe Thonney 16