Critique
Faire un film sur la guerre pour critiquer la guerre, dire que c'est une chose horrible, où le cynisme et les arrière-pensées règnent en maîtres, voilà qui n'est pas neuf. De grands réalisateurs - Coppola, Spielberg - s'en sont mêlés. L'habiller de grands principes des démocraties, brandir les droits de l'homme, l'affubler d'une ingérence humanitaire sont des choses plutôt récentes. A cet égard, on sait que la Guerre du Golfe en 1991 fut une vaste manipulation américaine dans laquelle les pays européens se laissèrent lamentablement entraîner. Cette guerre sert de décor couleur sable et terre ocre, à une pseudo-critique de la guerre. Dans un film où l'action, très violente, est le sujet numéro un, la dénonciation de la violence de la guerre a tout de l'alibi, reste tragiquement superficielle.
Alors que le contingent américain fête bruyamment sa victoire, quatre soldats américains (George Clooney, Ice Cube, Mark Wahlberg, Spike Jonze) découvrent le plan d'un bunker où l'Irak pourrait avoir caché l'or volé au Koweït. Ils décident de s'en emparer, histoire de prendre leur bénéfice dans cette vaste opération de récupération des richesses pétrolières qu'a été la Guerre du Golfe. Leur incursion sur le territoire irakien les conduit à être témoins de la répression de l'armée irakienne contre les opposants au régime. Les quatre hommes passent alors un contrat. Les opposants les aideront à s'emparer de l'or, tandis qu'ils aideront ceux-ci à se réfugier en Iran.
Leur aventure les conduit évidemment à évoluer eux-mêmes, jusqu'à sacrifier l'or pour sauver des hommes et des femmes sans défense. Moralité de l'histoire: l'Amérique est un grand pays, elle a bien des défauts, elle a bien sûr ses mauvais garçons, mais même eux sont capables de générosité et savent s'amender. On en est tout retournés. Et on se demande comment un tel navet a pu atterrir en compétition à Berlin.
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