Hauts de Hurlevent (Les)

Affiche Hauts de Hurlevent (Les)
Réalisé par Andrea Arnold
Pays de production Grande-Bretagne
Année 2011
Durée
Genre Romance, Drame
Distributeur frenetic
Acteurs Steve Evets, Kaya Scodelario, James Howson, Solomon Glave, Shannon Beer
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 672
Bande annonce (Allociné)

Critique

C’est une approche très réaliste, sombre et brutale du roman d’Emily Brontë «Les Hauts de Hurlevent» que nous livre Andrea Arnold, qui obtint en 2009 le Prix du Jury au Festival de Cannes pour son film FISH TANK. La réalisatrice britannique s’est appropriée ce classique de la littérature du XIXe siècle. Elle en donne une lecture très personnelle, refusant tout parti pris romantique pour décrire la passion farouche et destructrice qui lie Heathcliff (James Howson), humilié et maltraité dans l’enfance, à Catherine (Kaya Scodelario), la sauvageonne qui a grandi sous le même toit, au milieu d’une lande battue par les vents et la pluie, reflétant parfaitement la violence des sentiments des personnages. Elle a choisi de donner à la nature le premier rôle, filmant admirablement les paysages tourmentés et amples du nord du Yorkshire, qui souligne la solitude de ses personnages; elle affectionne les clairs-obscurs d’après l’orage, et enregistre avec un souci quasi documentaire les sons de cette même nature. Pas question pour elle de recouvrir le battement d’une branche contre une vitre par de la musique. On entend jusqu’au froissement des ailes d’oiseaux dans le ciel et des papillons butinant les bruyères. On ne peut échapper aux gémissements de douleur des chiots maltraités puis sacrifiés, on perçoit le martèlement des coups qui pleuvent sur le dos du jeune Heathcliff, recueilli par le père de Catherine, mais persécuté par le frère de celle-ci. Ses personnages pataugent en permanence dans la boue qui entoure la ferme où Cathy et Heathcliff grandissent à l’écart de tout.

Pour souligner la stigmatisation du jeune Heathcliff, la réalisatrice a choisi un acteur noir pour être ce «sombre» garçon condamné à dormir dans l’écurie, victime du racisme et de la méchanceté de son entourage. Cette version cinématographique du seul roman d’Emily Brontë parle avec force de classes sociales, de racisme et de pulsions autodestructrices et nous brosse un tableau de l’humanité sombre et oppressant. En sortant de la projection, on salue la belle lumière de l’hiver avec soulagement.

Note: 15

Appréciations

Nom Notes
Anne-Béatrice Schwab 18
Georges Blanc 14
Daniel Grivel 15
15