Critique
Gustav Hofer et Luca Ragazzi, suite à l’émigration de nombreux amis, s’interrogent et ce, d’autant plus qu’ils doivent déménager: rester ou quitter l’Italie? Le racisme, l’homophobie et les années Berlusconi pèsent lourd dans la décision difficile à prendre, et les avis des deux réalisateurs s’opposent. Gustav (natif du Haut-Adige) ne rêve que de plier bagage pour s’installer à Berlin, alors que son ami aime trop son pays pour le quitter. Aussi décident-ils d’entreprendre un périple en Cinquecento dans leur pays à la rencontre de lieux et de gens susceptibles de les aider à trancher définitivement la question.
Ainsi naît ce road movie italien qui tient tout à la fois du reportage potache et du documentaire insolent et décalé, et qui fait parfois preuve de véritables trouvailles graphiques. Ainsi l’on revient sur le charme inoxydable de Berlusconi et sur ses frasques sexuelles, on aborde l’ingérée question des déchets napolitains ou découvre les multiples constructions inachevées de Giarre (Sicile)…
Mais ce documentaire qui aurait mérité quelque concision permet aussi de belles rencontres, dont celles de femmes entrées en résistance contre le machisme ou celles de quelques politiques qui tentent de s’opposer à la corruption, sans parler de tous ces inconnus qui oscillent entre honte et colère à l’endroit de leur propre pays. Mais n’est-ce pas l’écrivain sicilien Andrea Camilleri, pour lequel quitter le pays revient à déserter et à laisser l’espace libre à ce(lui) que l’on fuit, qui détient finalement la réponse à la question initiale des deux trentenaires? Peut-être bien.
Note: 11
Serge Molla
Appréciations
Nom |
Notes |
Daniel Grivel |
13 |
Serge Molla |
11 |