More than Honey

Présenté au dernier Festival de Locarno comme film de clôture, ce documentaire fut apprécié par les spectateurs de la Piazza Grande. Ils dégustèrent ces images telle une bonne tartine de miel, toutefois difficile à digérer suite à la conclusion suivante: les abeilles disparaissent. Les ravages provoqués par le manque de pollinisation sont les conséquences directes de cet alarmant phénomène. Markus Imhoof plonge dans ses souvenirs d’enfance (son grand-père avait des ruches) et se lance sur la trace des apiculteurs aux quatre coins du monde. Ce périple, engagé et courageux, explique la catastrophe écologique qui pourrait hypothéquer le futur de la planète. Les rencontres avec les différents protagonistes, spécialistes et savants, permettent de cibler les causes multiples de ce désastre, entre autres le profit économique qui nécessite l’utilisation de pesticides et de fongicides.

Le réalisateur met en lumière le dysfonctionnement de l’être humain. Ce dernier rompt l’équilibre indispensable entre l’animal et le végétal. Certains producteurs, guidés par l’appât du gain, maltraitent et écrasent la reine et ses ouvrières pour obtenir ce nectar doré. Dans ces conditions, on peut légitimement douter de la qualité du produit. Pour les traditionnalistes, passionnés et respectueux de la nature, la destruction d’une colonie représente certes une perte financière mais surtout une tristesse. En effet, le bon sens et la connaissance de la nature font place une fois encore aux bénéfices.

Ce constat est une leçon de vie, une éducation écologique et un avertissement pour la survie de l’homme. Les images surprenantes rappellent la magie de Microcosmos. Elles nous emmènent avec virtuosité au cœur des ruches et de leur histoire.