Ma nouvelle Héloïse

Affiche Ma nouvelle Héloïse
Réalisé par Francis Reusser
Pays de production
Genre
Distributeur Moa Distribution
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 669

Critique

En hommage à Jean-Jacques Rousseau pour le tricentenaire de sa naissance, Francis Reusser a imaginé une adaptation très librement actualisée de «Julie ou la Nouvelle Héloïse», roman épistolaire paru en 1761. Sur fond de paysages sublimes, filmés entre Glion, Clarens et le Valais, et dans les décors d’un palace à l’abandon, perché au-dessus du lac Léman, un réalisateur, Daniel Servais (Edmond Vullioud), adepte inconditionnel de la pellicule argentique, tourne avec trois très jeunes comédiens des séquences illustrant la passion impossible de Julie et de Saint-Preux, sous l’œil complice de Claire, l’amie fidèle. Comme en écho au texte du roman de Rousseau dont certains passages sont dits à la caméra par les jeunes acteurs, le désir et la passion des amants déteignent sur les sentiments des acteurs et du réalisateur, qui donnent à leur vie un tour inattendu et plutôt sombre. Séquences filmées et vraie vie des protagonistes du film se mettent à se confondre. Marie (Mali Van Valenberg), silhouette anorexique et regard intense, se laisse emporter par la fièvre du personnage de Julie qu’elle incarne et tombe amoureuse du metteur en scène d’âge mûr qui la dirige. Elle s’offre à lui après avoir mimé pour la caméra la passion avec celui qui est censé incarner Saint-Preux, son amoureux.

Francis Reusser navigue sans cesse entre fiction et réalité, entre sentiments et pulsions érotiques. Dans cette polyphonie de désirs et de sentiments, entre littérature et vie réelle, on peine à s’intéresser véritablement aux personnages contemporains censés vivre à l’écran la passion des personnages du roman de Rousseau, qui s’est inspiré de l’histoire d’Héloïse et d’Abélard. S’il est un hymne à la beauté de la nature, soutenu par le piano rêveur de Thierry Lang, le film reste très intellectuel, les images superbement cadrées et presque trop léchées, ne suffisant pas à nous toucher. On finit par s’ennuyer. Pas sûr qu’après la projection, on se précipite pour (re)lire «La Nouvelle Héloïse».

Note: 12

Appréciations

Nom Notes
Daniel Grivel 12
12
Nadia Roch 12
Philippe Thonney 13