Critique
Plusieurs reportages ont été réalisés sur la transhumance des moutons, tradition bergamasque également connue en France et en Suisse. Ce flot d’animaux qui ondoie en plein hiver est toujours une curiosité; non moins étonnante est la vie des bergers qui les conduisent pendant quatre mois.
Manuel von Stürler est musicien et compositeur. Passionné de photo, il hésite, à 20 ans, entre la musique et l’image. Et voilà que, fraîchement rentré de voyage, il croise une transhumance à côté de chez lui. «Avec les bergers, je redécouvrais mon territoire et posais un autre regard sur les lotissements qui empiètent sur la campagne. Cela m’a ouvert les yeux sur la mutation du paysage et la «los-angelisation» du Plateau suisse. Cette rencontre m’a insufflé un nouvel élan et déclenché le désir impérieux de me consacrer à un autre domaine de création.» HIVER NOMADE est son premier film. Il raconte le long chemin - 600 km, soit 5 km par jour - de Pascal et Carole à travers la campagne du XXIe siècle: trois ânes, quatre chiens, plus de huit cents moutons. Et pour contrer l’hiver, des peaux, quelques bâches, de quoi faire du feu. Ici et là, l’hospitalité garde sa chaleur; on offre du thé, du vin, un repas. Mais souvent, il faut changer de chemin pour ne pas déranger des paysans jaloux de leurs champs.
Le réalisateur signe de belles images qui suggèrent la difficile réalité. La caméra révèle avec pudeur le couple de bergers, tandis que la bande-son se limite à la musique du vent, de la neige et de la pluie. Ce documentaire, plus poétique que didactique, prend avec force la mesure du décalage entre la nature et la société contemporaine.
Note: 12
Geneviève Praplan
Appréciations
Nom |
Notes |
Geneviève Praplan |
12 |
Daniel Grivel |
12 |
Antoine Rochat |
14 |