Après mai

Comme son titre le suggère, le film se déroule dans la foulée de mai 68. La jeunesse est encore effervescente, il lui arrive de se faire matraquer par les CRS dont les bus verdâtres jalonnent les zones sensibles. Gilles (Clément Métayer), lycéen épris de peinture, est écartelé entre un engagement politique musclé et ses aspirations sentimentales et artistiques.

Depuis un certain nombre d’années, Olivier Assayas s’attache à déchiffrer des figures et des événements de notre temps. Il livre ici une sorte de docu-drame montrant les désarrois et les élans d’une jeunesse tumultueuse jouant parfois avec le feu (c’est le cas de le dire, voir les cocktails Molotov). On assiste aux assemblées générales, au tirage des tracts ronéotypés, à la pose sauvage d’affiches, à la confrontation entre lycéens fougueux et théoriciens de la révolution, et on a droit à tout le catalogue «vintage»: la fumette, la picole, la libération sexuelle, l’avortement, le cinéma militant, la lutte armée, tout y est. Après mai rappellera des souvenirs à ceux qui avaient 20 ans en 1968 (encore que, en pays romand, la contestation ait été plus feutrée...) et pourra instruire les plus jeunes, pour autant qu’ils ne succombent pas à la durée du film et à des séquences (inévitablement) verbeuses. Le personnage de Gilles est attachant, comme celui de Christine (Lola Creton), sa nouvelle égérie - nous tairons charitablement le nom de la comédienne interprétant sa première amoureuse, tant elle est mauvaise et incompréhensible à force de mal articuler...